Exprimer ses émotions

Ce texte est extrait du livre : Quand les émotions se taisent

Exprimer ses émotions est un besoin qui varie beaucoup d’une personne à l’autre.

Nous en voyons qui s’emballent facilement et qui manifestent leur joie ou leur peine avec éclat. Ainsi en est-il des extravertis qui se racontent facilement, qui aiment partager leurs états d’âme comme leurs idées avec leur entourage. D’autres sont plus discrets dans leurs épanchements; ils vivent leurs émotions avec pudeur et discrétion.

L’expression est un art qui obéit à des règles, les règles de l’art. Celles-ci concernent le choix des moyens d’expression et des moments appropriés, peu importe le type de personnalité de la personne. Nous parlons beaucoup et de plus en plus de l’importance d’être vrais, d’être authentiques, mais nous oublions parfois que le jugement et la prudence restent toujours de mise.

Dire n’importe quoi à n’importe qui et n’importe quand n’est pas toujours convenable ni pertinent. Par exemple, lancer une litanie de jurons à quelqu’un qui nous dérange peut nous soulager mais ne nous assure pas de meilleurs rapports par la suite. Dire à notre patron tout le mal que nous pensons de lui ne fera sûrement pas avancer notre carrière. Nous pouvons ainsi, par souci d’être vrais, manquer d’élégance et nous montrer sous un jour qui ne nous avantage pas.

Le jeune qui affiche sur le Web tous les détails de sa vie, photos souvent de mauvais goût à l’appui, ne mesure pas les conséquences de ces révélations et le tort qu’il se fait. Il amuse sûrement les autres, mais il n’inspire pas le respect envers sa personne ainsi exposée. Comme il ne se respecte pas lui-même.

Même les bons sentiments, exprimés à tort et à travers, perdent tout leur sens. En effet, dire à tous que nous les aimons ne traduit pas nécessairement un sentiment véritable.

Il s'agit d'être authentique et dans l'expression de ses émotions et de manifester sa véritable personnalité.


L'alexithymie chez les jeunes

L'alexithymie est un trait de personnalité qui peut se manifester dès l'enfance et se préciser au cours de la croissance. Le jeune atteint de ce déficit motionnel ne réagit pas aux punitions comme les autres en ce sens qu'elles paraissent sans effet sur lui. Il ne semble pas apprendre de ses erreurs. On remarque aussi qu'il a tendance à ignorer la peur et risque ainsi de se mettre en danger.

Il peut éprouver des difficultés dans ses relations avec les autres parce que la communication affective et tous les échanges qu'elle suppose représente pour lui un problème.

C'est l'observation attentive de l'évolution et de la permanence de certains comportements et attitudes qui permet d'évaluer la présence plus ou moins handicapante de ce trait de personnalité.

Comme pour bien des problèmes de comportment, il n'existe pas de mode d'emploi qui s'applique uniformément à tous les enfants. Il n'y a pas un modèle unique. C'est au parent qu'il revient d'inventer l'attitude et les exigences qui conviennent à son enfant. Et, surtout, ajuster ses attentes en fonction du profil spécifique de son enfant.

Ces jeunes ont davantage besoin de protection et d'encadrement que de sanctions. Ils demandent plus d'acceptation et de compréhension que d'accusations et de punitions.


L'émotion et la politique

Dans ce monde d’aujourd’hui, on ne peut dissocier le sentiment et la politique.
Charles de Gaulle


L’émotion est présente dans la politique comme dans toutes les sphères de notre vie.

Le candidat qui se lance en politique et qui veut être élu doit d’abord posséder la motivation de prendre le pouvoir et celle d’emporter l’adhésion de la population pour y arriver. Nous dirons d’un politicien qui ne manifeste pas d’émotion qu’il est loin des gens.

La sensibilité est essentielle pour capter ce que vit la population et ce qui la préoccupe.

La politique, c’est la vie quotidienne des gens. Elle met un cadre où sont imposés des lois et des règlements. Elle propose des programmes qui concernent directement tous les aspects de la vie.

On parle de la santé et de l'éducation qui touchent les gens dans leurs émotions. Mais des dossiers à caractère économique risquent tout autant de déranger les uns ou les autres et d'engendrer des situations stressantes.

Quand c'est le temps de voter, nous choisissons un candidat en fonction de nos valeurs et des valeurs qu’il représente. Et, ce que dégage le candidat peut constituer une donnée importante qui oriente notre choix. L’enveloppe émotionnelle est plus susceptible de nous convaincre qu'un discours rationnel. Nous votons pour un programme bien structuré, oui, mais nous voulons que ce soit un être humain qui l’applique.

Nier que l'émotion est partout présente en politique, ce serait admettre que la politique peut se faire avec des robots alors que nous demandons à nos politiciens d'être humains.


La personnalité ou l'égo

Ce texte est extrait du livre : Quand les émotions se taisent

Qui dit ego solide dit avant tout pouvoir personnel, c’est-à-dire une personnalité qui se caractérise par l’indépendance d’esprit et l’autonomie dans la conduite de sa vie.

En effet, quelqu’un qui a un ego fort et sain dirige son histoire personnelle, affiche sans fausse honte ses talents et accepte ses manques. C’est quelqu’un qui doute à l’occasion, parce que douter est normal et réaliste. C’est quelqu’un qui supporte la comparaison sans se sentir diminué, qui peut apprécier ce que les autres lui apportent sans se sentir menacé par leurs talents, qui accueille un échec comme un défi sans se sentir amoindri. C’est aussi quelqu’un qui accepte la critique comme la louange, pour ce qu’elles sont : des opinions dont il faut extraire ce qui nous aide à progresser. C’est également quelqu’un qui n’entretient pas de culpabilité stérile, qui refuse de jouer le rôle de victime.

Un ego solide n’est pas une carapace que nous présentons. La carapace est extérieure, elle est rigide, elle met des barrières pour nous protéger d’un monde qui paraît menaçant. En revanche, l’ego solide est une force qui s’impose, une protection intérieure qui nous met à l’abri de la menace et qui nous laisse la liberté de nous ouvrir aux autres sans crainte.

L’ego n’est pas nécessairement acquis une fois pour toutes et il n’est pas stable dans le temps. Un échec peut le remettre en question, l’affaiblir temporairement. Mais il retrouve sa force quand la personne fait de nouvelles expériences positives.

Plus nous avançons en maturité, plus l’ego est bien installé. Avec le temps, l’âge et l’expérience aidant, quand nous pouvons dire : « Je n’ai rien à prouver », la stabilité est acquise.


Être mère aujourd’hui

Ce texte est extrait du livre : Être parents au jour le jour...

L’époque des rôles bien définis où le père est essentiellement pourvoyeur et la mère reine du foyer est bien révolue. On s’éloigne des stéréotypes pour s’acheminer vers un certain chevauchement des rôles traditionnels.

De plus en plus la mère pourvoit aux besoins matériels de la famille; de son côté, le père participe davantage au développement psychologique et social et de son enfant.

Cependant, père et mère demeurent biologiquement et psychologiquement différents. Il est normal que le père et la mère n'agissent pas et ne réagissent pas de la même façon devant les situations de la vie courante.

La femme a dû développer de nouvelles habiletés pour s’adapter aux contraintes du milieu du travail, l’homme est en train d’imprimer à la famille une dynamique différente en y apportant sa couleur personnelle dans l’éducation des enfants. Chacun s’enrichit en développant de nouvelles habiletés sans chercher à entrer dans un moule commun.

Du fait de son entrée sur le marché du travail, la femme est maintenant en mesure d’assurer son autonomie financière. Ce qui lui garantit la liberté compte tenu de la fragilité des unions.

Sa fonction maternelle n’a pas changé, elle porte toujours l’enfant, le met au monde, le soigne et l’éduque ; la conciliation travail-famille l’oblige cependant à voir son rôle de mère différemment. Si, pour la plupart des femmes, la fonction de mère est toujours primordiale, des adaptations sont nécessaires.

Pourquoi la perfection?

Beaucoup de mères sont essoufflées; elles ont moins de temps mais elles veulent quand même tout réussir à la perfection. Mission impossible et pas souhaitable non plus. Elles mettent la barre trop haute ! Pour la sauvegarde de leur santé physique et mentale, elles ont à faire des choix : un peu de désordre, un peu de poussière, de la vaisselle oubliée, un lit défait ne remettent pas en cause sa qualité de mère.

Quand elle revient du boulot, il vaut beaucoup mieux pour toute la famille qu’elle se détende avec ses enfants que de faire la police pour que la maison soit en ordre.


Quand les désirs de l’enfant sont des ordres!

L’enfant roi peut devenir l’enfant tyran!

La famille actuelle se limitant souvent à un enfant, les parents le surinvestissent, il devient un bien précieux; comment ne pas tout accorder et tout permettre à un tel trésor? Le risque est d’en faire un tyran qui prend le pouvoir et qui manipule toute la maisonnée.

Certains parents sont à la fois impressionnés par un enfant qui s'affirme et un peu craintifs devant un pouvoir qui s’installe sans qu’ils l’ait vraiment recherché.

Aussitôt que l'enfant se rend compte qu'il peut faire céder son parent, l’amener à renverser une décision prise, qu’il peut utiliser son humeur, jouer avec sa culpabilité, il aura vite compris qu'il mène le jeu. Pourquoi s'en priverait-il? Il se sert de la manipulation parce qu’elle se révèle efficace pour obtenir ce qu’il veut!

C’est ainsi que, sans le réaliser, le parent contribue lui-même à fabriquer un enfant manipulateur.Quel parent n’a pas succombé devant les pleurs de son enfant? Quelle patience peut résister à des demandes répétées, insistantes et dérangeantes?

L'enfant peut utiliser le chantage affectif : il a de la peine, il pleure, il boude, il est triste, il soupire; il crée un sentiment de culpabilité, tellement facile à éveiller chez le parent. Il sait qu’on fera l’impossible pour lui redonner sa bonne humeur!

L'escalade se poursuit alors dans la prise de contrôle. L’enfant est tenace, il insiste, il revient à la charge, il ne lâche pas le parent.

Le parent désire tellement que son enfant l’aime; sans s’en rendre compte, il marchande son amour, il achète sa bonne conduite contre une permission accordée. Il se place dans la position de celui qui demande une faveur au lieu d’adopter l’attitude de celui qui établit les consignes et qui voit à ce qu'elles soient respectées.

Si l'enfant se révèle un enfant problème il faut regarder le parent.

Souvent, le parent n'est pas trop sûr de lui, ni tellement convaincu de la discipline qu’il faut installer; son système de valeurs n’est pas bien identifié ni affirmé. Il apparaît malléable, sans cohérence, sans autorité, il indique à l’enfant le chemin à suivre pour obtenir ce qu'il veut.

L'enfant roi est devenu le tyran de la famille.


Nos émotions nous gouvernent

L’émotion est partout : elle mène le monde, elle inspire la guerre, la paix, la politique, les affaires, les arts et les sciences. Nous n’échappons jamais à l’émotion, quelles que soient les sphères de l’activité humaine.

Elle se faufile aisément dans des domaines que nous pensions exempts des tumultes émotionnels, même là où nous ne l’attendions pas, où nous ne la voulions pas et où nous ne l’imaginions pas.

Ainsi, on sait maintenant que l'émotion est un élément essentiel à la prise de décision.

Il a été démontré que des patients, atteints de lésions cérébrales qui leur enlèvent la capacité de ressentir sont également incapables de prendre une décision, ne serait-ce que fixer une date pour un rendez-vous. Ils se perdent dans le labyrinthe des possibilités.

Par conséquent, nous pouvons nous flatter d’être rationnels dans nos décisions mais ça ne correspond pas à la réalité.

Il est vrai que sans émotion, nous pouvons tout à fait résoudre une équation mathématique, choisir notre chemin pour nous rendre d’un lieu à un autre ou prendre notre imperméable quand il pleut. Mais quand il s’agit de décider de notre carrière, de choisir un conjoint, d’acheter une maison ou d’élever des enfants, nous sommes loin de l’abstraction mathématique.

Dans le domaine des situations pratiques, nous avons des besoins qui relèvent de l’émotion et il nous faut en prendre conscience.

Il en est de même du jugement que l'on voudrait toujours logique, exempt de parti pris ou de préjugés. On ne peut jamais faire totalement abstraction de ses valeurs ou de ses croyances. Vaut mieux les reconnaître et accepter de faire la part des choses et de livrer un jugement honnête.

L’erreur est toujours possible parce qu’elle est humaine.

Le théâtre n’est pas seulement un événement, c’est un mode de vie!
Augusto Boal


La finesse des sentiments chez l'enfant

L’enfant a besoin d’excitation, de sa dose d’adrénaline qui lui procure plaisir et joie, comme il a besoin de mouvement, d’éclats, de cris et de rires.

Mais, pour développer toute la richesse de son système émotionnel, on doit étendre son registre et viser à lui assurer une compétence émotionnelle optimale qui intègre la finesse des sentiments.

Le jeune a la chance de communiquer avec la planète, mais encore faut-il qu'il sache aussi apprécier la compagnie d'amis proches, être à l'aise dans des rapports d'intimité.
La finesse des sentiments se cultive à travers des activités de détente, de relaxation, de contact avec la nature. Il faut savoir réserver desplages où la lenteur, le calme, la patience, le silence, l'ennui créatif, le rêve reprennnent leur droit d'existence.

À côté des vertiges de l'excitation, l'enfant doit apprendre à apprécier la beauté d'un paysage, le calme du murmure d'un ruisseau ou du gazouillis de l'oiseau.

Ce qui lui donnera un développement accompli de toute sa personne.

Qu’est-ce que la vie? C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit. C’est le souffle d’un bison en hiver. C’est la petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au coucher du soleil.

Proverbe amérindien


Le développement motionnel de l'enfant

Nous nous préoccupons beaucoup du développement physique de notre enfant. Nous veillons à sa santé tous les jours. Nous nous procurons des outils qui vont servir à éveiller son esprit et à le développer au maximum.

Son développement affectif, par contre, ne fait pas l’objet d’autant de préoccupations. Comme si cela allait de soi, comme si les compétences émotionnelles apparaissaient simplement avec le passage du temps.

On se contente souvent de demander à l'enfant de contrôler ses émotions. Ce qui n'a aucun sens pour lui.

Le monde des émotions et de l’affectivité mérite que nous lui accordions soin et attention. Il est essentiel à l’équilibre psychologique de l’enfant, de l'adulte en devenir.

Bien des adultes qui se trouvent handicapés sur le plan des émotions pourraient en témoigner. Ils ne savent pas bien vivre avec leurs émotions. Ils découvrent, souvent sur le tard, qu’ils manquent de moyens pour les utiliser à leur avantage. Ou ils ont négligé leurs émotions pour se donner une image de force et ils souffrent de ne pouvoir bien les exprimer.

Pourtant, la compétence affective est tout aussi importante que la santé physique ou que le niveau de son Q.I. Surtout dans la société actuelle où dominent l’électronique, la robotisation et l’intelligence artificielle, tout ce qui risque de laisser peu de place à la sensibilité et au sentiment.

Nous y reviendrons.


Nos prisons émotionnelles

Certaines émotions nous enferment dans des attitudes qui ne correspondent pas à nos besoins légitimes, à notre personnalité propre.

Ces prisons traduisent plutôt :
---le besoin de plaire à tout prix de peur de ne pas être aimé, quitte à afficher un comportement ou une allure qui ne nous ressemble pas;
---la peur de s'affirmer, d'exprimer nos sentiments réels de peur de ne pas être dans la norme acceptable;
---la peur de dire non et accepter constamment de nous oublier pour quêter l' approbation sociale;
---le doute sur nos capacités, la recherche d'une évaluation extérieure pour apprécier nos réussites;
---l'ignorance de nos besoins réels, la négligence de nos goûts profonds et de nos aspirations légitimes;
---la peur de se montrer vulnérable, d'être vraiment soi.

Pour avoir accès à nos peurs et nous retrouver personnellement, il faut faire appel à notre vécu émotionnel, notre ressenti profond.Visiter nos prisons émotionnelles et mettre le doigt sur nos peurs avec réalisme.

Nous nous devons de trouver la porte de la bienveillance envers nous-même, l'indulgence devant nos faiblesses et la fierté devant nos succès.

C'est une démarche difficile mais courageuse pour retrouver notre liberté intérieure et notre bien-être.


Trop d'horaires structurés

Entre le cours de piano, la partie de soccer, l’excursion de fin de semaine, les travaux de recherche à terminer, certains enfants vivent avec des horaires qui leur laissent peu de temps de liberté où ils peuvent simplement ne rien faire, se reposer dans le calme.

On veut des résultats avec ses enfants comme dans sa vie professionnelle. Son enfant ne doit manquer aucune occasion d’acquérir une compétence, et avant les autres de préférence. Le succès doit être visible que ce soit dans les sports, dans les résultats scolaires ou dans le domaine artistique. Pourquoi pas un enfant vedette!

D’ailleurs la précocité est bien vue et encouragée. Des méthodes se développent pour que votre enfant apprenne à lire et à compter au berceau!

On dépasse ici la compétition saine et l’ambition légitime.L'enfant trop encadré n'a plus d'espace où son temps lui appartient.Le parent se réconforte ainsi du contrôle efficace qu'il exerce sur son enfant.

On n'est plus dans le bien-être de l'enfant.

On se retrouve plutôt avec un enfant surexcité et stressé.

Laissons à son enfant du temps libre pour s'amuser sans programme, au gré de son imagination. Il pourra développer son autonomie dans l'organisation de son temps.


La vulnérabilité, une force

On croit à tort que se créer une bonne carapace nous met à l'abri des coups qui pourraient nous atteindre dans notre sensibilité. On voudrait se cacher de soi-même, on se voudrait parfait, on cherche à se protéger.

Mais, une carapace, même si elle paraît solide, peut être brisée par un imprévu. Se protéger de quoi? De la bêtise, de la méchanceté, de la cruauté? Des émotions que ces attaques peuvent déclencher?

Le plus souvent de notre peur de montrer notre vraie nature que l'on juge soi-même trop sévèrement. Quand on accepte d'être vulnérable on laisse l'espace ouvert pour accueillir le positif et le négatif. Ce qui n'exclut pas la peine, la déception, la souffrance.

Mais on n'a pas à se défendre de ses émotions. Quand elles se produisent, peu importe quand et comment, elles nous parlent de nous. Elles nous donnent l'occasion d'affirmer notre confiance en soi, de cultiver notre pouvoir personnel, celui qui donne la liberté de s'exposer avec audace et assurance.

Un pouvoir personnel qui s'appuie sur la confiance en soi, un égo solide, autonome qui n'a pas peur d'afficher ses forces et qui ne craint pas d'admettre ses faiblesses et ses imperfections. Une vulnérabilité assumée qui ne peut qu'accroître notre bien-être.


Si l'on écoutait...

Que l'enfant pleure, que l'enfant gazouille, que l'enfant crie, que l'enfant se taise, il faut l'écouter.

S'il pleure, il nous dit qu'il est en manque, que ce soit de soins, de regard ou d'affection, Autant de besoins qui doivent être pris en compte.

S'il est heureux, s'il sourit, s'il rit, il demande que l'on partage sa joie et son bien-être.

S'il crie, il se sent en danger, il est frustré et ne sait pas exprimer l'émotion qui l'habite. Il a besoin d'aide pour identifier et mettre en mots son état affectif. Si l'enfant se tait, C'est qu'il n'a trouvé que le silence pour mettre ses émotions à l'abri.

Il est urgent de lui ouvrir une porte sur la confiance par une attitude bienveillante qui lui donnera le goût de partager la souffrance qui le confine au retrait.

Écouter avant de diriger, écouter avant d'ordonner, écouter avant de punir, écouter avant de forcer la porte.

L'écoute est faite de respect de l'autre, d'empathie, de sensibilité.

Dans un monde de plus en plus technique, l'écoute est ce droit que l'on donne l'enfant de prendre sa place avec l'attitude et les outils qui lui sont nécessaires.

L'écoute donne toute sa place à l'émotion et permet à l'enfant de trouver son équilibre à travers ses turbulences émotives.


Les dépendances

Dans tous les types de dépendances, on trouve de 40 % à 50 % d’individus à profil alexithymique plus ou moins prononcé. Ce sont des personnes qui éprouvent un profond mal-être, une grande angoisse, mais qui sont incapables de mettre un mot sur cette sensation. Ils ne peuvent ni bien l'identifier, ni d'en connaître la cause.

Quand le malaise est physique, l'alexithymique le reconnaît parce que c'est concret. Il peut donc le soulager en prenant le remède approprié. Mais devant la détresse de type émotionnel, il est impuissant parce qu'il n'a pas les mots pour les identifier.

Ce sera par hasard qu'il trouvera ce qui lui procure l'apaisement et le mieux-être. Ce remède sera la drogue, l'alcool, le jeu, la porno, la violence et il y aura naturellement recours quand le malaise revient. Il a trouvé une bulle confortable, un refuge contre l'angoisse et contre les agressions de la vie émotionnelle. Il en deviendra ainsi facilement et rapidement accro. Nous dirons qu’il est gelé et, en effet, il ne sent plus rien, il ne souffre plus.

Peu importe la dépendance qui s’est installée, il est difficile d’en sortir parce que l’angoisse revient aussitôt. Certains avoueront d’ailleurs qu’ils se sont libérés d’une dépendance, mais qu’ils sont aussitôt tombés dans une autre. Le besoin d’un remède contre l’angoisse subsiste et ils doivent trouver un autre traitement.

Cette situation explique le succès des AA (les Alcooliques Anonymes) : l’alcoolique s’accroche à ses réunions et il s’éloigne de l’alcool. Il a trouvé une alternative efficace et en même temps bienfaisante pour lui. C'est un exemple de solution bénéfique.

En conclusion, il faut retenir que les comportements de l’alexithymique se prêtent difficilement aux changements, compte tenu du fait que l’émotion est un élément essentiel pour changer de comportement, pour s’adapter aux exigences de la vie quotidienne.

Il a besoin davantage de la compréhension et du soutien de ses proches. Les reproches ne servent qu'à engendrer davantage d'angoisse. Une attitude positive à son égard peut l'aider à vivre sainement ses émotions et garder son équilibre psychologique.


La sensibilité masculine

Le bébé, garçon ou fille exprime librement ses émotions. Il pleure quand il a faim, quand il a mal, quand il a peur ou qu'il est frustré.

Mais, à mesure qu'il grandit, son développement émotionnel obéit à des codes de conduite qui l'orientent vers un modèle idéal.

Le « vrai gars» se définit par la force et le courage. Il ne s'encombre pas de d'émotions qui perturbent le jugement. Son esprit doit être logique et rationnel. Très tôt, il entendra régulièrement ces mises en garde : « un garçon ne pleure pas,» ou « un homme n’a pas peur, t’es pas une fille. »

Le garçon se voit forçé de porter un masque pour cacher sa vulnérabilité. Il refoule ses émotions et en vient finalement à perdre la capacité d'exprimer ce qu'il ressent. Il peut devenir un handicapé émotionnel.

Souvent, on voit des hommes manifestement émus s'excuser :« J'ai de la peine à contrôler mes émotions» comme s'ils n'avaient pas le droit de s'exprimer ouvertement leur peine.

Certains peuvent même donner le portrait d'un alexithymique, celui qui n'a plus accès à son monde émotionnel, celui qui n'a pas de mots pour exprimer son ressenti.

Il peut devenir celui chez qui «les émotions se taisent». Ce type d’éducation n’a pas pour autant tué les émotions qu’il a dû refouler. Il y a toujours une sensibilité sous-jacente qui continue d'exister.

Un homme qui se sent mal à l'aise avec l'expression de ses émotions a intérêt à consulter pour apprendre à mettre en mots son ressenti. À identifier et accepter ce qu'il ressent et oublier le contrôle rigide et systématique qui éteint ce qui fait la richesse de tout être humain.

Il en va de son bonheur et de son bien-être d'homme vrai.


Le besoin de reconnaissance

On a tous besoin d'être reconnu pour ce que l'on est, pour ce que l'on fait.

Si on a une bonne estime de soi, nos attentes en terme de reconnaissance se situent à un niveau raisonnable.

Quand on a une faible estime de soi, l'attente est démesurée et le besoin n'est jamais comblé. On est toujours en quête de la parole, du regard ou du geste qui nous dira que nous sommes dignes d'estime. Et, le silence ou la moindre remarque négative nous jettent à terre et nous n'existons plus.

Quand on se sent constamment en quête de l'approbation extérieure, il y a lieu d'examiner le regard que nous posons sur nous-mêmes et sur nos réalisations.

Comment nous apprécions-nous personnellement ? Sommes-nous capables d'applaudir à nos succès ?

La meilleure des reconnaissances est celle que l'on est capable de se donner soi-même en apprenant à cultiver son estime de soi.

Quand notre estime personnelle est solide, que notre égo est fort, la critique ne nous démolit pas. Nous l'ignorons si elle n'est pas justifiée. Si elle est juste, nous l'utilisons pour nous améliorer.

Même l'échec ne doit pas nous écraser puisque c'est un passage obligé vers l'amélioration de notre bien-être personnel.


Un bon jugement sans émotion?

L’émotion est partout : elle mène le monde, elle inspire la guerre, la paix, la politique, les affaires, les arts et les sciences. Nous n’échappons jamais à l’émotion, quelles que soient les sphères de l’activité humaine. Elle se faufile aisément dans des domaines que nous pensions exempts des tumultes émotionnels, même là où nous ne l’attendions pas, où nous ne la voulions pas et où nous ne l’imaginions pas.

Ainsi, on pense généralement qu'un bon jugement est toujours logique et rationnel et qu'il s'agit de ''mettre ses émotions de côté'' pour émettre un tel jugement.
Mais on ne peut jamais faire abstraction de ses valeurs et de ses convictions.

Le critique ou l'analyste le plus sérieux n'y échappe pas. Même sans en être conscient, il colorera ses opinions de ses penchants artistiques ou politiques.
Il choisira, parmi les données disponibles, celles qui vont dans le sens de ses idées personnelles en écartant celles qui ne s'y conforment pas. Ce qu'on peut observer régulièrement.

La neuropsychologie nous enseigne que notre cerveau rationnel accumule les informations qui nous sont utiles mais que nous avons besoin de notre cerveau émotionnel pour faire les choix judicieux. La nature humaine est faite de raison et d'émotion et c'est ce qui constitue sa formidable richesse.

Il est donc sage de le reconnaître et de regarder nos émotions comme des variables ou des données dont il faut tenir compte au lieu d'essayer de les ignorer.
Et ceci dans tous nos processus de pensée.

L'expression « faire la part des choses » traduit bien la démarche honnête qu'il faut adopter quand on veut porter un jugement le plus objectif possible.

Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière
Carl Gustav Jung


L'attitude positive

Il existe une pensée magique qui enseigne qu'il suffit de croire intensément en son désir pour le voir se réaliser.
Désirer sans agir est une attitude passive qui délègue son pouvoir à une force extérieure .

L'attitude positive fait plutôt appel à notre motivation qui met en action nos énergies et nos ressources. Quand j'adopte cette attitude, je regarde la situation en face et je me donne le pouvoir d'agir en fonction des événements. Je garde à l'esprit que je peux en tirer le meilleur profit. J'évolue ensuite en fonction des événements qui se présentent.

Si l'événement est bon, je l'apprécie pour ce qu'il est.

S'il est moins bon, au lieu de me plaindre, je cherche ce qui a fait défaut et j'essaie d'améliorer mon action.

S'il se produit un échec, au lieu de me laisser abattre, j'écoute ce que me disent mes émotions et je cherche la solution qui me permettra d'en tirer profit. Il y a toujours une leçon à tirer de ses erreurs.

L'attitude positive ne garantit pas les résultats escomptés, elle n'empêche pas la souffrances ou les échecs, mais elle permet de garder un regard réaliste sur la route et d'avancer avec confiance sur le chemin malgré les revers inévitables.

Quand j'adopte une attitude positive, je refuse de me laisser contrôler par les événements et j'affronte la réalité de tous les jours avec confiance et avec courage.


La fuite comme solution

On parle de plus en plus de la violence en milieu de travail. Intimidation, insultes, harcèlement psychologique, agression verbale ou physique, autant de comportements, manifestes ou sournois, qui affectent la personne qui en est la cible.

Il est difficile de vivre jour après jour dans un tel climat. Même si sa compétence personnelle ou professionnelle ne sont pas en cause, la victime d'une telle situation se sent souvent responsable et s'oblige à tenir le coup dans l'espoir d'améliorer la situation. Il y a cependant des causes perdues dans lesquelles il est inutile de s'investir.

Quand aucune oreille ne prête attention à nos plaintes, quand nos dénonciations se retournent contre nous, il faut se rendre à l'évidence. Nous ne pouvons pas affronter efficacement toutes les situations. Nous ne sommes pas tenus de nous adapter à l'inacceptable. On ne se bat pas contre une machine qui a le pouvoir de nous écraser. Il s'impose, avant tout de sauvegarder son intégrité personnelle et professionnelle. Et la fuite s'avère alors la meilleure stratégie.

Fuir n'est pas toujours un acte de lâcheté ou un signe de faiblesse. Au contraire, fuir un milieu qui est devenu toxique manifeste plutôt une grande estime de soi et une bonne santé mentale.


Notre sensibilité en péril?

Le monde actuel est fascinant avec tous les progrès que nous apportent les nouvelles technologies. Les robots nous libèrent des tâches fastidieuses et répétitives. L’accès à l’information est facile, rapide et infini. Nous visitons l’univers dans le confort de notre foyer et nous nous faisons des amis dans le monde entier. Mais cette nouvelle société, toute séduisante soit-elle, comporte des pièges qui menacent notre équilibre émotionnel.

La machine nous impose son rythme. La folie du multitâche nous donne l’illusion de l’efficacité. Nous survolons beaucoup; nous approfondissons peu. Le temps donné à la réflexion diminue. Nous nous sommes habitués aux clips, au zapping, à la rapidité. Nous sommes dans l’immédiat: si quelqu'un élabore trop, nous lui demandons d’en venir au fait; l’analyse ne présente plus d’intérêt.

Nous sommes plus à l’aise dans le cyberespace que devant un voisin de chair et de sang. Nous nous droguons pour mieux socialiser dans les parties rave. L’ennui est devenu intolérable, nous avons besoin d’adrénaline à tout prix. Nous ignorons la peur qui rend prudents et nous frôlons l’extrême pour nous sentir vivants.

Dans ce monde de vitesse et de bruit, la sensibilité s'émousse. L’émotion est devenue un produit de consommation jetable. Le drame du jour nous bouleverse. Demain, les médias nous en fourniront un autre, tout aussi perturbant et tout aussi éphémère.

Le sentiment? Pourquoi s'en encombrer quand la sensation prend toute la place?

Le chant des oiseaux ou le murmure du ruisseau apparaît insignifiant quand l’oreille a perdu sa finesse de perception et le cœur son besoin de douceur.

On est de plus en plus mal dans sa peau mais on ne sait plus s'arrêter et écouter ce que seule une sensibilité aiguisée est en mesure de nous apprendre.

Pour chacun d'entre nous, une réflexion s'impose. Comment garder un équilibre entre les avantages du progrès technologique et le maintien de notre bien-être psychologique?


La quête du bonheur

Il n’y a pas de réponse universelle. Chacun peut choisir la sienne, qui vaut celle de tous les savants qui émettent leur opinion sur le sujet.

On observe que certains sont naturellement doués, ils ont le bonheur facile. Leur approche de la vie est plutôt positive. Et, il est démontré que cette ouverture à la vie est une condition essentielle à développer dans sa quête du bonheur. On ne choisit pas tout ce qui nous arrive, en bien ou en mal. Mais si on se braque sur ce qui est vécu comme un malheur ou une injustice, on ferme la porte à toute solution. Ressasser ses échecs et ses erreurs n'apporte rien de positif.

Quand survient un événement malheureux, on peut encaisser le choc et les sentiments négatifs qui l'accompagnent. Mais on laisse ensuite au temps l'espace nécessaire pour remettre les choses en perspective et nous ouvrir des avenues positives.
S'orienter vers la solution, c'est garder le pouvoir sur sa vie, tirer profit de tout ce qui nos arrive et poursuivre son objectif de bien-être.

La meilleure inspiration nous vient de l'enfant qui vit pleinement le moment présent.

Un tel lâcher-prise est difficile mais à le pratiquer régulièrement, on peut modifier le regard que l'on porte sur le déroulement de sa vie. C'est le meilleur chemin pour nous amener graduellement à goûter les petits bonheurs que nous apporte la vie au jour le jour.

Bonne et fructueuse quête!


Évolution des rôles dans la famille

Il n'y a pas si longtemps, les rôles masculin et féminin étaient différents et bien identifiés. L'homme était pourvoyeur et la femme, reine du foyer.

Dans la société actuelle, on voit la femme prendre la responsabilité de sa vie. Elle a envahi la sphère publique et s’y sent de plus en plus à l'aise. Les femmes occupent des emplois dans des secteurs auparavant exclusivement masculins: les sciences, la médecine, le droit, la politique, les métiers techniques la plomberie, la menuiserie, de même que l'armée ou la police.

Elles acceptent de plus en plus des rôles de pouvoir où leur talent est reconnu.

Elles ne renoncent pas pour autant à leur féminité. Elles restent des épouses et des mères compétentes.
Les hommes, de leur côté, ont apprivoisé la sphère domestique.

Le nouveau père aime s’occuper de ses enfants et contribuer à leur éducation à sa façon.

Il n'accepte plus de sacrifier ses émotions; il apprécie, au contraire l'intimité vécue en famille où son affectivité bien assumée lui permet de s'épanouir.

Les jeunes sont habitués à voir des rôles qui s’entrecroisent; ils savent de mieux en mieux en tirer tous les avantages et en partager les problèmes.

Dans cette évolution sociale, on n'a pas pour autant gommer les différences entre les sexes. Ces différences gardent tout leur charme et font partie de l’agrément de vivre en société.


Le stress chez les jeunes

Le monde dans lequel on vit est stressant. Il l’est pour les parents qui courent après le temps qui manque. Il est difficile dans ce monde de vitesse et de performance d'organiser une vie soi-disant normale. Ça relève de la haute voltige.

Comme les jeunes sont des éponges ils aspirent le stress de l’atmosphère familiale. Ils deviennent anxieux à la maison et l’école. En même temps, ils doivent développer leur vie sociale dans un milieu où les rivalités entre groupes, le harcèlement, la compétition pour la réussite, leur ajoutent autant d'occasions de stress. On peut ajouter que l’intérêt pour les études n’est pas toujours présent et la motivation pas toujours évidente.

Que dire des sollicitations de l’extérieur tels que les jeux et les réseaux sociaux qui accrochent retiennent leur attention .

Après l'agitation du monde extérieur, l'enfant a un pourtant un besoin pressant de retrouver un minimum de paix et de sécurité affective au sein du cadre familial. Il doit recharger ses batteries.

Il faut, malgré la difficulté les difficultés, planifier un minimum de temps pour être à l'écoute de son enfant. Sa détresse peut parfois sembler exagérée aux yeux de l'adulte qu'est le parent.

Il ne faut pas minimiser l'intensité des émotions qu'il vit. Ce n'est pas la réponse trop vite rassurante du parent qui le calmera.. Il est mieux de l'aider à exprimer ses préoccupations et son mal-être. C'est sa parole à lui qui le rassurera, la réponse qu'il trouvera à l'intérieur de lui-même.

C'est le chemin vers la maturité qu'il doit découvrir à travers ses angoisses et la maturité est un processus qui s'installe graduellement.


Apprivoiser ses émotions

Il est facile de prendre conscience que nous sommes joyeux, que tel événement nous fait plaisir, que telle situation nous fait rire; ce sont des émotions agréables.

D’autres émotions sont plutôt désagréables. Ainsi en est-il de la peur, de la peine, de la tristesse, de la frustration, de l’angoisse ou de la colère. Celles-là restent très présentes à notre souvenir et peuvent nous gâcher l’existence si nous n’y apportons pas les ajustements nécessaires.

Il y a aussi des émotions que nous n’osons avouer à personne et que nous aimerions bien nous cacher à nous-mêmes. Il est difficile d’admettre que nous sommes envieux, menteurs, intolérants, racistes. Mais, prendre conscience de toutes ces émotions – agréables, désagréables ou honteuses – est indispensable pour bien les intégrer à notre vécu et savoir qui nous sommes.

Nous ne savons pas toujours bien profiter d’un événement heureux, d’une réussite personnelle, d’une soirée en bonne compagnie. Or, les bons souvenirs nous aident à traverser des situations moins agréables.

Trop de temps se perd à ressasser une parole blessante, une erreur commise ou une frustration inévitable. Nous allons même exagérer l’importance d’une situation qui n’est parfois pas aussi grave que nous l’avions imaginé.

Nous donner la peine de bien ressentir toutes les émotions qui nous habitent, sans jugement négatif, et les accepter comme nous appartenant, voilà une attitude qui nous garde dans la vérité. Il est plus efficace, pour notre bien-être, de profiter des occasions qui se présentent pour corriger ce qui ne va pas. Si nous sommes capables, par exemple, de réaliser que nous sommes racistes, nous pouvons arriver à cultiver notre tolérance envers ce qui est différent chez l’autre.

Adopter surtout une attitude positive, une attitude d'ouverture à la vie telle qu'elle se présente au jour le jour.

Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force. Remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre.
Si tu ne vois pas de raison de remercier,
la faute repose en toi-même.

Proverbe amérindien


Les deux formes d'alexithymie

On a déjà vu que, d'après les dernières recherches, l'alexithymie atteindrait 15% de la population.

L'alexithymie primaire serait d'ordre génétique et serait due à des connexions défectueuses dans le cerveau. Elle peut se manifester dès l'enfance et se préciser avec le développement de l'enfant.

La forme secondaire se présente comme une réaction de défense contre une situation insupportable. La personne s'engourdit pour ne plus souffrir; elle coupe les canaux de l'émotion et se met ainsi à l'abri des tempêtes émotionnelles. Ainsi, on peut la rencontrer dans des cas de maladie grave, de deuil ou de traumatisme important.

On l'observe également chez l'enfant victime d'une carence affective grave. Il se montre réfractaire à tout attachement de peur d'essuyer un nouveau rejet.

L’alexithymie est assez connue maintenant pour que les spécialistes aient conçu des tests psychométriques visant à évaluer le degré d’importance de ce trait chez une personne.

L'échelle d'alexithymie de Toronto à 20 items est souvent utilisée à cet effet.

Toutefois, la prudence s’impose avant de poser ce diagnostic. Il faut en effet se rappeler que les traits observés chez un individu doivent être évidents et constants. Ce sont donc les observations accumulées dans le temps qui permettent de dresser le plus adéquatement le profil de l’alexithymique véritable.

Est-ce qu'on peut améliorer ce trait de personnalité?

La forme secondaire est réversible si les conditions s'améliorent. La psychothérapie aidera alors la personne à récupérer graduellement et à se remettre en contact avec son monde émotionnel.

Pour ce qui est de la forme primaire qui tient à la personnalité profonde de l'individu, il n'y a pas de récupération possible. On peut, à la rigueur, apprendre à mettre un mot sur l'expression d'un visage et distinguer si c'est de la peur ou de la tristesse, mais c'est un apprentissage intellectuel. Dans la vie, seul l'émotion peut nous mettre en contact avec l'émotion de l'autre.

C'est une situation très difficile, sinon impossible à vivre pour une personne très proche de l'alexithymique, le conjoint ou la conjointe, par exemple.


Vivre ses émotions

Quand il est question d’émotions, nous parlons le plus souvent de maîtrise ou de contrôle.

On voudrait les tenir en laisse, choisir de les utiliser à notre guise et selon notre bon vouloir. Nous pensons arriver à les mettre de côté lorsqu'elles risquent de nuire à l’image de personne rationnelle que nous voulons projeter.

Nous allons même jusqu’à les médicaliser quand leur expression risque de nous déranger: la gêne naturelle devient de la phobie sociale, la tristesse normale devient vite insupportable, l’enfant normalement actif dérange, le deuil est invivable. Des émotions, au départ bien normales, ont ainsi trouvé leur pilule. Ce qui rend parfois difficile de reconnaître ce qui relève de la pathologie et ce qui est partie de la personnalité.

Que nous les acceptions ou non, les émotions nous accompagnent dans notre quotidien et il faut vivre avec elles. Il n’y en a pas de belles dont nous pouvons être fiers et, à côté, de vilaines qu’il faut cacher aux autres et même à nous-mêmes. Il existe des émotions agréables, comme la joie, le plaisir et la paix, et il existe des émotions désagréables, comme la tristesse, l’angoisse ou la colère. La vraie sagesse consiste à les intégrer toutes à notre vécu.

Les différences individuelles sont importantes. L’intensité du ressenti, la finesse de la perception, la profondeur du sentiment donneront un portrait totalement différent d’un individu à l’autre.

Selon leur personnalité, certains s’accommodent d’émotions fortes alors que pour d’autres, ces mêmes sensations les mettent dans un état de malaise.

En effet, chacun possède son propre niveau optimal d'état émotionnel, dans lequel il se sent à l’aise. Certains fonctionnent bien dans l’urgence, d’autres ont besoin d’une routine sécurisante. Nous pouvons aimer travailler dans une certaine ambiance sonore, comme nous pouvons préférer le silence pour bien nous concentrer. Certains ont constamment besoin d’être entourés pour se sentir bien, et d’autres tiennent à se réserver des zones de solitude qui sont indispensables à leur équilibre. L’argent peut être une source d’insécurité pour les uns, alors que d’autres le dépensent sitôt gagné, sinon avant.

D'où l'importance d'apprivoiser le système émotionnel qui est le nôtre pour apprendre à vivre en harmonie avec qui nous sommes.

Il n'y a pas de bien-être sans émotions.


L'autorité qui fait peur...au parent!

Le parent veut être «cool», être l’ami de son enfant; il évite toute forme d’autorité de peur de blesser son enfant. Il ne veut surtout pas miner sa confiance en lui ou son estime de soi!

Pourtant, l'autorité s'inscrit dans l'encadrement nécessaire au développement affectif et émotionnel de l'enfant. Elle s'applique dans la discipline qui définit les comportements au quotidien.

Quand l’autorité est toujours orientée vers le bien de l’enfant, loin de le brimer elle exprime de façon tangible l’affection et le souci du parent pour son enfant.

L’enfant qui essaie de repousser les limites de l'autorité ou de les contourner joue son rôle d’enfant; il a besoin d’en tester la solidité, de voir s’il a affaire à des parents responsables.

Quand le parent abdique, l'enfant s'empare du pouvoir qu'on lui cède mais il devient angoissé et, souvent agressif. L’absence d’encadrement lui est tout aussi néfaste qu’un cadre trop rigide et abusif. Dans les deux cas, l’enfant est incapable de développer adéquatement son jugement personnel.

Il ne sent pas la sécurité d’un parent qui devrait le garder à l’abri de ses débordements, de ses désirs contradictoires ou de son caprice du moment.

Par ailleurs, le parent qui se sent en confiance dans son rôle de parent saura exercer son autorité avec assurance. Il saura accepter la discussion et la contestation. Il sera aussi capable de trancher et de prendre une décision, même impopulaire, quand la situation l’exige.

On n'a pas toujours à expliquer ou à défendre des décisions qui s’imposent d’elles-mêmes: on peut discuter de la loi mais on ne la transgresse pas. Ainsi doit-il en être de certaines décisions des parents.

Le cadre qui entoure l'enfant le suit dans les étapes de son développement et s'assouplit à mesure que l'enfant progresse vers son autonomie personnelle.

Ne pas oublier que devenir parent, c'est un engagement exigeant. L'enfant est soumis très tôt à toutes sortes d'influences qui peuvent facilement créer chez lui confusion et désordre. Il a d'autant besoin de trouver dans sa famille des modèles qui l'accueillent dans la sérénité et dans la paix.


Les mots pour le dire

Pour bien maîtriser le monde des émotions, l'enfant a besoin d’en apprendre le langage.

L’inconnu est source d’angoisse. L’enfant qui n’a pas de mots est sans défenses devant une émotion qui monte en lui.

Il a besoin que le parent l’aide à voir ce qu’il y a derrière sa réaction émotionnelle. On sait qu'un enfant peut fort bien utiliser la colère parce qu’elle l’empêche d’être triste et lui donne l’illusion du contrôle. Au fond de lui-même ce qui l’habite c’est la tristesse, une émotion qui le rendrait vulnérable. Ce qu'il veut éviter.

Quand on apprend à l’enfant à nommer et à apprivoiser son monde émotionnel, on lui donne des outils pour utiliser son énergie à des fins utiles au lieu de la gaspiller à calmer ou à camoufler la réaction qui lui fait peur. Il peut traduire ses pleurs, sa bouderie, dépasser les gestes désordonnés ou les comportements indésirables. Graduellement, il pourra s’ouvrir à une expression mieux adaptée.

Il saura formuler ses demandes clairement avec les mots appropriés au lieu de trépigner. Si on l’invite à préciser sa demande au lieu de lui dire d’arrêter de crier, il prendra l’habitude de se défendre avec des mots parce qu’il réalisera leur efficacité. Il aura le goût de développer son vocabulaire pour mieux atteindre ses buts.

Dans ses relations avec les autres, il sera capable d’explications claires qui permettent d’éviter ou de dissiper les malentendus responsables de bien des frictions chez les enfants. Il apprend qu'il n'est pas besoin de mots agressifs,grossiers ou irrespectueux pour prendre sa place.

La parole peut être magique pour un enfant : elle peut guérir de la peine, de l’injustice, de l’angoisse, du rejet, de la frustration.

Savoir ce que l'on ressent est, en soi, sécurisant. En parler abondamment est libérateur. Devant une émotion de l'enfant, il faut éviter d’en bloquer l’expression en voulant apporter trop vite la solution ou le réconfort qui s’impose. Avant d’être rassuré ou consolé, l’enfant a besoin de parler des monstres qui lui font peur, de sa peine devant son jouet brisé, de sa déception de ne pas être invité aux jeux des autres copains.

L’enfant qui prend la parole et qui s’exprime peut s’aérer, ventiler adéquatement ce qui bouillonne en lui au lieu de rester enfermé dans une prison dont il n’a pas la clé.

À l’enfant qui les a appris, « les mots pour le dire arrivent aisément »…


La frustration, un mal pour un bien

Les occasions de frustration ne manquent pas, la vie nous en offre tous les jours.

Lorsque l’enfant n’obtient pas la satisfaction souhaitée ou attendue, il réagit avec émotion : il pleure, il trépigne, il crie, il manifeste sa colère comme un enfant de son âge et selon son tempérament.

Il est normal pour un enfant de tester les limites qu’on lui impose et donc de faire des demandes insistantes. Il a besoin d’être écouté et pris au sérieux. C’est l’occasion pour le parent de satisfaire son besoin d’attention et d’amour qui, lui, est légitime.

Il faut regarder la frustration comme un outil du développement émotionnel de l'enfant.

En effet, la structure personnelle se construit sur le manque, l’absence de réponse ou l’opposition. L’enfant a besoin de se heurter à la confrontation entre ses désirs et ce qui y met obstacle.

Une façon qui convient à tous les âges consiste à l’habituer à différer la satisfaction d’une demande. Le parent est naturellement porté à répondre trop vite à tous les désirs de l'enfant. Il a peur de laisser son enfant en manque. L'enfant à qui on ne refuse rien devient rapidement insatiable.

Pour y arriver, il est bon de se mettre à la place de l’enfant et vivre avec lui les émotions que la frustration suscite. Si son désir est reconnu, sa frustration exprimée et l’émotion qui l’accompagne ventilée, l’enfant est prêt à passer à autre chose, à accepter une alternative ou une explication satisfaisante. C’est souvent un refus catégorique et sans réplique qui enferme l’enfant dans sa frustration; il a besoin de digérer son désir pour en être libéré.

C'est ainsi qu'il apprend, avec le temps, à découvrir des solutions alternatives ou d’autres chemins à explorer. Au lieu de se laisser abattre par un refus ou même un échec, il saura rebondir ailleurs ou autrement. Ce qui renforce sa capacité de résilience, son autonomie et son estime de soi.


Vivre à l’extrême!

Dans notre monde actuel, la vitesse s’impose, le bruit est omniprésent, le rythme s’accélère, la performance maximum s'impose. Même les relations humaines se vivent sur le même modèle, on ne communique plus, on se provoque.

Le monde est à notre portée avec ses crimes et ses horreurs. Les bulletins de nouvelles doivent être dramatiques, on aime le sang à la une, le cinéma nous bombarde d’effets spéciaux. Il n’est de sport intéressant qu’extrême et la violence fait mousser les ventes.

L’enfant qui baigne constamment dans un tel climat de surexcitation voit sa sensibilité émoussée. La sensation forte prend le dessus, l’émotion-choc devient un besoin, l'enfant en devient dépendant comme d’une drogue. Il n’est que d’observer le jeune devant son jeu vidéo : il est accroché à sa dose qui le fait planer, qui le transporte dans une bulle virtuelle où il se sent à l’abri. L’adrénaline à hautes doses permet de couper avec la réalité. Les problèmes sont oubliés.

Et, comme la sensation se vit au présent, il faut renouveler la décharge d’adrénaline pour en retrouver l’intensité comme il faut augmenter les doses pour atteindre l’effet désiré.

À vivre ainsi dans l'intensité émotionnelle,on ne s’arrête plus à son «senti». On n’écoute plus son intérieur, on ne sait plus savourer les bons moments de calme que nous offre la nature.

On s'excite mais on ne s'émeut pas profondément. On reste en surface de ses émotions.

On perd ainsi, sans s'en rendre compte, la finesse du sentiment, cette dimension de l'émotion durable et renouvelable.


La motivation

La motivation c'est l'émotion qui insuffle à l'organisme l'élan nécessaire pour développer son potentiel et donner à la vie toute sa richesse.

Pour entreprendre, pour avancer, pour réaliser nos objectifs, pour persévérer malgré les difficultés, nous avons besoin de la motivation.

Pour changer un comportement indésirable, on entend souvent qu’il suffit d’avoir de la volonté. Mais la volonté tient de la raison et,seule, elle ne tient pas la route.

Nous n’avons qu’à nous rappeler ce qu’il advient de toutes ces résolutions du Nouvel An qui découlent d’une bonne volonté et que nous devons renouveler régulièrement avec, le plus souvent, les mêmes résultats décevants.

Il serait tout à fait rationnel de ne pas fumer ou de mieux s'alimenter pour se garder en bonne santé. Pourtant , combien essaient sans y parvenir?C'est qu'il y manque la composante émotive, la motivation qui, elle, viendra renforcer le changement désiré.

Sans une motivation assez forte, la meilleure volonté s'efface rapidement.

Une bonne résolution ne vient pas de la tête mais bien du cœur...


La communication dans le couple

La communication dans le couple revient souvent comme un problème dans le couple.

On observe souvent le tableau classique: la femme manifeste plus facilement ses émotions, tandis que l’homme est plus réservé à ce chapitre. Il arrive que nous observions aussi l’inverse, une femme peu démonstrative à côté d’un grand émotif. Ils vivent alors chacun une situation de frustration. Plusieurs façons d'aborder la situation s'offrent au couple.

Il y a de nombreux ouvrages qui donnent des pistes de réponses. Il y a également des sessions de groupe qui abordent ce problème. Certains couples choisiront de consulter un psychologue.

En général, ces couples trouveront ainsi la solution adaptée à leur couple et apprendront à améliorer leurs relations. Il y a pourtant des cas où ces démarches ne donnent pas les résultats espérés.

Si l'un des conjoints est alexithymique à différents degrés, ces démarches sont sans résultat.
Il ne refuse pas ce qu'on lui propose mais il est incapable d''y donner suite. Son comportement reste le même.

Pour lui, former un couple et fonder une famille, c’est obéir à la norme sociale. Après, le quotidien s’installe et il s’y sent à l’aise; il ne ressent pas le besoin de s’investir davantage.

Il est à l'aise dans l'échange d'informations mais la sphère de l'intimité lui est étrangère.

Pourtant, l'intimité est ce qui fait la base essentielle du couple. Les échanges entre conjoints sont toujours teintés d'émotion et d'affectivité.

Améliorer sa communication dans le couple c'est essentiellement améliorer ses échanges affectifs.

Hélas, on ne peut apprendre l'intimité si on n'a pas, au départ, la fibre émotive qui en fait l'essence.

Ça reste souvent un objet de frustration, de malentendus et de reproches qui éventuellement conduiront à la rupture du couple.

Il manque l’étincelle de la chaleur humaine qui fait toute la différence.


La communication avec son enfant

L'écoute est à la base de toute bonne communication.

Les parents disent souvent de leur enfant: «il ne m’écoute pas.» Mais les enfants diront aussi: «mes parents ne m’écoutent pas.»

Il est vrai que le temps disponible est une denrée rare pour les parents, mais en prendre pour écouter son enfant doit être considéré comme un investissement. Éduquer un enfant demande du temps et ce n’est jamais du temps perdu.

La communication s’avérera un outil précieux pour suivre le cheminement émotionnel de l’enfant et s’assurer qu’il reste dans la bonne voie. Plus la communication s’établit tôt, plus elle sera aisée et ira de soi. Quand se présentera une difficulté devant laquelle il se sent impuissant – l’abus, le dénigrement, les insultes, l’intimidation –, l’enfant aura le réflexe de s’en ouvrir.

Tout peut être dit et écouté. Les émotions positives comme les négatives; la colère et la frustration comme la joie et le plaisir. Il ne suffit pas de dire à l'enfant :«contrôle-toi» s'il on ne lui a pas appris la manière d’exprimer ce qu’il ressent et d’en trouver l’origine. Le fait de pouvoir l'exprimer calme l’enfant et le rend disponible pour imaginer des solutions plus acceptables socialement.

Nous écoutons plus facilement l’enfant qui se manifeste bruyamment. Et c'est vrai que la colère et le mauvais comportement sont souvent des appels à l’aide, des appels de détresse qui disent «écoutez-moi!»

Il ne faut pas non plus négliger celui qui se réfugie dans le silence. Ce n’est pas parce que «nous ne l’entendons pas» que tout va pour le mieux. Ce peut aussi bien être un indice que quelque chose ne va pas. À lui aussi il faut donner la parole.

Quand nous écoutons un enfant, il apprend à s’écouter lui-même, à écouter ce qui se passe en lui, à développer son monde intérieur, à faire de la place aux sentiments plus subtils qui remplaceront graduellement les gros accès intempestifs. Il développe sa compétence émotive.


La sécurité affective de l'enfant

La sécurité affective fait partie des besoins essentiels du jeune enfant.

Au départ, le bébé est complètement dépendant de son parent pour lui prodiguer l’affection qui lui est nécessaire, les soins qu'il réclame et les gestes qui le rassurent. S’il en est privé, il risque de dépérir ou de présenter des problèmes sérieux de comportement.

Ne pas hésiter à prendre un bébé qui pleure car il manifeste ainsi un besoin qui demande à être satisfait. Ce n'est pas un caprice mais un besoin d'être rassuré par notre présence, par notre voix, par nos gestes d'affection. Son sourire et le gazouillis de sa réponse nous manifeste son bien-être retrouvé!

Laisser le temps à l’enfant de se développer à son rythme; ne rien forcer, respecter sa personnalité. Par exemple, il n'y a pas de date fixe où l'enfant doit laisser le biberon. Même s'il a cinq ans, un enfant qui réclame biberon à l'occasion, n'est pas un handicapé pour autant. Éviter de le comparer aux autres «qui ont l'air tellement plus avancés...»

La sécurité affective demande de la stabilité dans les soins et dans la séquence des événements journaliers; des heures régulières, des personnes fiables, des lieux rassurants, un environnement connu. Une routine de vie est rassurante pour lui.

Bien choisir les personnes et le milieu qui prendra la relève des parents pour s’occuper d’un tout-petit; préférer le milieu chaleureux à celui qui met l'accent sur le développement précoce des habiletés intellectuelles. Un milieu normal fournit à l’enfant tout ce qui lui est nécessaire pour stimuler son développement physique et cognitif. Il n’y a pas lieu de s’en préoccuper exagérément.

La sécurité signifie aussi qu’on laisse un enfant régresser parfois, « faire le bébé » pour se donner le temps d’apprivoiser une nouvelle étape de son développement.

La sécurité affective, acquise au départ, lui assure un développement émotionnel essentiel à son équilibre et à son bien-être!


Pourquoi la culpabilité?

Trop de mères endossent le poids de la culpabilité en même temps qu’elles accouchent.

Elles devraient tout connaître, savoir tout faire pour le bien de l’enfant, posséder toutes les informations existantes sur l’éducation, la santé, le couple et les relations familiales. Elles n’ont jamais assez de temps, ne sont pas assez disponibles.

Elles ont toujours peur que leur enfant manque de quelque chose. Il a quinze ans et elles le suivent à la trace pour s’assurer de régler les problèmes qui pourraient éventuellement se présenter sur son chemin. Pour s’acquitter à sa place des tâches qui l’ennuient!

Pourtant l'enfant peut très bien apprendre à se débrouiller seul. Mais il a besoin qu'on le laisse faire. Il peut très bien survivre à une absence de sa mère qui se permet une soirée à elle. Il sera plutôt ravi d’échapper à une présence parfois accaparante.

Les mères ont à apprendre à refuser la culpabilité. Celle qui leur vient d’elle-même et celle qu’on est parfois tenté de leur attribuer pour tous les problèmes que rencontrent les enfants. Elles ont également à savoir que l'erreur est normale et arrive régulièrement à tout le monde.

Il est tellement plus simple d’admettre qu’on se trompe, qu’on s’est trompé et qu’on se trompera encore: avoir l’humilité d’un tel aveu enlève bien du stress inutile. Assumer la réalité de la vie…

Sans compter que la culpabilité comporte une part de narcissisme. Elle amène à chercher des causes dans sa petite personne...sans les trouver, bien sûr. Se perdre dans des introspections sur sa personne est tout à fait stérile. C'est une façon de garder l'attention sur soi et éloigne de l'action à imaginer et à poser pour s'orienter vers des solutions.

Il faut par contre assumer pleinement sa responsabilité dans l'éducation des enfants. La responsabilité engage et fortement. Mais la culpabilité est inutile et stérilisante.

Une mère responsable, oui, une mère coupable à éviter.

Se souvenir que l'enfant s'accommode très bien d’une mère «ordinaire»!


Être père

La présence du père est essentielle au développement de l’enfant. On ne peut que se réjouir de l'émergence de ces nouveaux pères qui trouvent naturel de s'investir activement auprès de leurs enfants. Ils goûtent à la joie de voir leurs bébés sourire, gazouiller, dire leurs premiers mots faire leurs premiers pas, composer leurs premières phrases.

Ce nouveau père change les couches, donne le biberon, s’occupe des devoirs, va chez le dentiste avec son enfant, règle les sorties de son ado, console quand c’est nécessaire et impose son autorité quand il le faut. D’ailleurs, on observe que les pères qui s’impliquent tôt auprès de leurs enfants se montrent plus responsables envers eux et sont moins enclins à les laisser tomber dans les cas de divorce. Ils découvrent la richesse des liens affectifs qui s’établissent avec leurs poupons et apprécient le bien qu’ils en retirent pour eux-mêmes.

Ce père, que l’on a trop longtemps cantonné dans la sphère rationnelle et limité à un rôle de pourvoyeur, peut maintenant puiser dans son monde affectif et donner libre cours à ses émotions et à ses sentiments. La mère n’a plus le monopole de la vie émotionnelle de son enfant: l’enfant a besoin du modèle paternel de gérer ce monde particulier.

De son côté, la mère doit, renoncer à la toute-puissance longtemps rattachée à la fonction maternelle. Elle a appris à partager les responsabilités financières du foyer, elle peut maintenant laisser au père les responsabilités affectives qui sont les siennes.

Ce père peut remplir les mêmes fonctions que la mère, mais c’est un homme et il agit comme tel.

Un homme n’est jamais si grand
que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant.
Pythagore


Le bonheur dans le travail?

On entend souvent que notre vraie valeur se trouve ou devrait se trouver ailleurs que dans le travail. Bien sûr, nous nous définissons par nos qualités morales, par nos talents artistiques ou sportifs, par notre engagement social, par les loisirs qui occupent nos temps libres. Seulement, il faut admettre que le travail exprime dans une large part qui nous sommes.

Pourquoi demandons-nous spontanément à quelqu’un que nous rencontrons: «Que faites-vous dans la vie?» Sa réponse nous permet de le situer et nous renseignent sur ses intérêts personnels et sur les valeurs qui l'habitent.

Nous ne pouvons ignorer l’importance d’une activité qui compte tellement d’heures dans une vie. D’autant plus que les années consacrées au travail s’allongent à mesure que la durée de la vie tend à se prolonger. Et que vieillir en santé n’est pas une utopie.Beaucoup diront que le travail entretient le goût de se sentir utile le plus longtemps possible.

Nous sentir encore utiles dans une activité qui nous donne satisfaction contribue largement à entretenir notre bonne santé émotionnelle.

Nous pouvons maintenant varier nos expériences de travail. Nous n’avons plus à attendre impatiemment la retraite pour nous débarrasser d’un travail qui ne nous intéresse plus. Nous nous accordons maintenant le loisir d’explorer d’autres champs d’activité. Même le concept de retraite a évolué. Il n’a plus ce sens d’arrêt de toute activité professionnelle. Il répond plutôt au besoin de quelqu’un qui choisit d’être maître de son agenda en se libérant d’un quotidien contraignant.

Nous pouvons même nous demander s’il est encore approprié de demander à quelqu’un quand il prendra sa retraite, alors que nous voyons de plus en plus de personnes de 75 ans et plus qui sont toujours actives.

Le bonheur est dans le travail? Pourquoi pas...


L'estime de soi chez l’adulte

Beaucoup se plaignent de leur manque d’estime d’eux-mêmes et de leur manque de confiance en eux. L'éducation reçue influence le développement de notre confiance en nous.

Il est facile alors de repérer dans notre enfance les manques dont nous avons souffert: ce peut être le peu d’encouragement reçu ou le peu de liberté laissé à notre initiative. Il y a aussi les jugements sévères, les remarques malveillantes ou négatives qui entraînent la peur de se tromper qui freinent les élans et qui nuisent au développement de l'estime de soi. Si on nous répète de toutes les façons que nous ne valons rien, nous finissons par le croire et nous nous effaçons.

Nous sommes alors devenus victimes du regard des autres pour dire qui nous sommes. Nous recherchons leur jugement pour connaître notre valeur, leur avis pour décider de nos actions. Nous recherchons le prêt-à-penser, nous suivons le courant et nous en changeons quand le vent tourne. Nous consommons selon les tendances, sans discernement. Nous nous définissons par des possessions qui ne reflètent pas notre identité propre.

Nous en venons à tolérer des choses inacceptables, comme si nous ne méritions pas mieux. Nous sommes dépendants d’un plus fort qui sait commander. Et nous attirons justement des gens qui vont profiter de cette faiblesse.

Comment s'en sortir?
Renforcer son estime de soi comme adulte est possible. C'est une démarche qui consiste à retrouver son pouvoir et qui demande de l'investissement personnel et le temps nécessaire. Et c’est dans l’agir et dans la réussite d’objectifs concrets que réside la solution. Il faut se fixer des buts réalistes et réalisables. On ne s’attaque pas à l’Everest avant d’avoir d’abord escaladé des montagnes moins ardues.

Une réussite, même modeste, contribue à développer notre assurance, à goûter à la fierté de nous améliorer. Elle nous donne la motivation nécessaire pour envisager un nouveau défi et pour se sentir capable d'un nouveau dépassement.

« Un jour et une marche à la fois », telle sera notre devise. Si on veut aller trop vite l'ampleur de la tâche à réaliser donnera plutôt le goût de fuir ou d'abandonner à la première frustration. Personne n’a envie de courir à l’échec.

Se bâtir un ego solide comme adulte, c'est une conquête personnelle qui vaut largement les efforts fournis.

Il y a pire que de ne pas réussir,
il y a ne pas essayer.
Proverbe chinois


L'estime de soi de l'enfant

Pour bâtir son estime de soi, l’enfant a d'abord de sécurité matérielle et affective. Sa seule présence au monde justifie l’intérêt et l’amour que ses parents lui portent. Il n’a pas à sentir qu’il doit mériter les soins dont on l’entoure. L’enfant à qui on accorde du temps et de l'attention reçoit le message qu’il est important, qu’il est digne d’estime.

L'enfant a aussi besoin de se prouver qu'il est important. Il recherche les renforcements positifs, la confirmation qu'il est capable, qu'on l’apprécie, qu’on le trouve bon.

L’estime de soi se bâtit sur la réussite et sur le succès. Des remarques positives qui soulignent ses réussites renforcent la confiance de l’enfant dans ses moyens et lui donnent l’assurance dont il a besoin pour continuer à développer son potentiel.

Les occasions d’encourager l’ enfant ne manquent pas: une victoire sportive, un examen réussi, un comportement adéquat, un service rendu, autant de situations qui se prêtent aux compliments qui fortifient l’estime de soi.

Le succès appelle le succès.

L’enfant qui accumule les échecs scolaires perd l’intérêt, puis la motivation et finit par abandonner l’école à la première occasion. Il préfère ne pas essayer tant la peur de l’échec le paralyse. Il aime faire croire que ça ne l’intéresse pas, qu’il est au-dessus de ça, il se moquera de ceux qui ont du succès. Il devient incapable d’effort, il ne s’intéresse qu’à ce qui est facile pour lui. Il passera plus de temps à jouer parce que le jeu lui procure un sentiment de réussite.

Pour l’enfant qui éprouve des difficultés trop grandes, une aide appropriée peut être indispensable pour l'aider à retrouver son intérêt et le maintenir en éveil. Il pourra ainsi se donner une attitude gagnante et positive, la base de la réussite personnelle.


Être parents, un engagement

Être parent, c’est un engagement, une grande responsabilité. C’est porter à son agenda un projet exigeant, accaparant et qui dure longtemps. Une œuvre de générosité. Tout donner, espérer beaucoup, ne rien imposer, et ne rien attendre.

A travers les unions qui se défont et se recomposent, l’enfant reste celui qui rappelle aux deux parents qu’ils n’ont pas le droit de fermer son dossier, de l’oublier sur une tablette…! Ils ont l’obligation de mener à bon port l’être qu’ils ont mis au monde.

S’engager, même avec tout son cœur, ne signifie nullement être infaillible. Il faut accepter de se tromper. Se tromper sans culpabiliser. Se déculpabiliser sans se déresponsabiliser. La culpabilité est impuissante, la responsabilité cherche la bonne solution. La culpabilité est narcissique, je me sens mal, je me préoccupe de moi. L’engagement se tourne toujours vers l’enfant.

On remplit son rôle de parent avec ce qu’on est, son intelligence, son cœur, son expérience, ses connaissances et ses limites. On n’endosse pas du jour au lendemain un uniforme qui nous rend subitement compétent. On peut viser d’être des parents tout simplement « corrects »!

Ce qu'on veut réussir avec ses enfants? Qu'ils soient heureux en étant autonomes, responsables, qu'ils aient en mains tous les outils pour se bâtir un destin à leur mesure.

L'éducation d’un enfant n'est pas une science exacte! C’est une grande aventure qui comporte sa part de risques et aussi de gratifications!


Les défis quotidiens des parents

Combler les désirs de son enfant sans le gâter…
Être présent sans être accaparant…
Lui rendre la vie facile tout en le préparant à se battre…
Le protéger tout en le laissant faire ses erreurs…
Lui faire confiance tout en gardant les yeux bien ouverts…
Lui consacrer beaucoup de temps et garder pour soi une vie personnelle…
Être souple sans se laisser manipuler…
Garder un esprit sain dans un monde de fou…
Lui préparer un avenir… imprévisible…
L’encadrer sans le brimer…
Laisser de la liberté sans tout permettre…
Le combler sans le « gâter »…
Être « cool » et bien le comprendre sans être « copain »…
Être constant et cohérent tout en étant souple dans ses exigences…
Tout désirer pour son enfant et ne rien attendre...
Bonne réflexion...


La discipline, difficile mais nécessaire

La discipline doit s’installer très tôt pour faire partie du cadre familier de l'enfant.Une routine bien intégrée et des attentes prévisibles facilitent la conduite quotidienne de l’enfant.

La discipline définit son espace de liberté où il peut exercer un certain contrôle et qu’il peut élargir à mesure que son autonomie et sa discipline personnelle se développent.

Il vaut mieux avoir peu de règles et que les parents soient à l’aise pour les faire appliquer. Ajuster en quelque sorte les besoins de chacun pour se rendre la vie agréable!

Pour être efficaces, les règles de conduite doivent répondre à certains critères d’efficacité.

-La clarté
Une règle doit être annoncée à l’avance et non édictée au moment où l’enfant l’enfreint : je ne peux lui reprocher d’arriver en retard si on n’a pas fixé l’heure du repas.Il est normal de répéter la règle autant de fois qu'il est nécessaire et toujours clairement.
-La constance
Il peut paraître facile d'instaurer une discipline, mais le plus important et le plus difficile est de tenir, tenir malgré les pleurs et les cris, tenir malgré les beaux sourires et les belles promesses. Même si l’enfant rouspète, il est plus confortable dans la fidélité à la règle, parce que c’est ce qui était prévu et qu’il reconnaît l’autorité du parent responsable. Persévérer malgré l’impression d’être peut-être trop sévère aux yeux des autres parents qui, eux, ont la permission facile.
-La cohérence
La cohérence implique qu’il n’y a pas contradiction dans les messages,que l’enfant ne vit pas de changements capricieux dans les règles du jeu. Faire des menaces en l’air sans donner suite relève de l’incohérence. Ce comportement sème la confusion chez l’enfant. L’enfant est intelligent, il sait négliger les menaces qui ne sont pas sérieuses! La cohérence exige que les actes soient en accord avec le discours; si on vante les mérites de l’effort mais qu’on fait tout pour rendre toutes choses faciles à son enfant, l’ enfant retiendra le message : les actes lui parlent plus que les paroles, surtout si ce sont des sermons.

Quelques réflexions au jour le jour…

La première règle pour les parents c’est de se mettre à la place des enfants. Quand c’est le temps d’appliquer la règle, ce n’est plus le temps d’en discuter le bien-fondé. Limiter les exigences, c'est aussi limiter les affrontements.


Quelques pensées tirées de mon livre :

Les enfants sont tous des anges…avant que les parents interviennent.
Les enfants s’adaptent à beaucoup de choses, même à des parents imparfaits!
On n’aime jamais « trop » un enfant, on l’aime souvent « mal ».
Pourquoi les parents ont-ils tellement peur de perdre ce qui leur est pourtant acquis envers et contre tout…l’amour de leur enfant!
Les limites que l’on impose aux enfants ne les briment pas, elles les sécurisent.
Dans un monde en ébullition, les enfants ont besoin d’un havre de paix, leur milieu familial.


Les enfants d'aujourd'hui

Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.

Socrate (400ans av.J-C.)


Savoir se respecter

On ne sait pas toujours défendre notre intimité.

Nous laissons facilement les autres envahir notre vie. Ainsi, devant une décision à prendre on demande conseil à des amis. Sans le vouloir, on leur ouvre ainsi une porte et ils en profitent pour se mêler de tous les aspects de notre vie et pas toujours pour notre meilleur intérêt.

On rencontre aussi des personnes qui nous croient obligés à leur égard et qui prennent pour acquise notre disponibilité, que ça nous convienne ou non.

Protéger notre bulle et apprendre à dire non, à poser ses limites. C’est la base d’une vie autonome et responsable.

Si nous avons besoin de conseil, choisir la bonne personne. Se respecter c’est d’abord se faire confiance. On peut se tromper Dans notre désir de perfection, il est facile de tomber dans la culpabilité mais les erreurs sont là pour nous aider.

Si l’on n’est pas indulgent et bienveillant envers soi-même, on sera toujours en manque d’estime de soi.

Pour alimenter sa confiance en soi, il peut être utile parfois de s’imposer un bilan positif de nos accomplissements. Nous garderons ainsi la motivation dans la poursuite de nos projets.
Bonne réflexion…


Quand le stress nous guette...

Le stress s’installe quand l’équilibre est rompu e entre les exigences d’une situation et notre capacité d’adaptation. Quand nous ne sommes plus en contrôle de notre vie. Si le stress persiste, c’est la maladie physique ou mentale qui s’installe.

Ce qui signifie que chacun doit bien se connaître pour dépister les agents stressants qui lui sont propres, pour les éviter et pour maintenir une vie personnelle saine. Ces agents stressants peuvent se rapporter au style de vie, à l’environnement, aux conditions de travail, à la vie familiale ou aux relations sociales.

Renoncer à tout contrôler est un bon moyen de garder l’équilibre, car le besoin de tout contrôler est un facteur de stress. Il est bon de garder son pouvoir personnel et de laisser aux autres la responsabilité de leur vie.

Par ailleurs, faire un bilan régulier nous aide à revoir nos objectifs et à examiner la pertinence de nos priorités. Quand nous avons trop d’échéances à respecter en même temps, nous ouvrons la porte à la panique et au stress. Nous pouvons alors demander conseil à quelqu’un qui portera un œil nouveau sur la situation et nous nous éviterons de rester dans l’insécurité.

Il importe également de ne pas nous prendre au sérieux ni de tout prendre au sérieux. Nous pouvons commencer par nous exercer à laisser passer des remarques ou des insultes sans les prendre à notre compte. Nous en offusquer ou en être blessés, c’est accorder beaucoup d’importance à quelqu’un qui est loin d’en avoir.

Enfin, évitons de dramatiser des événements qui n’en valent pas la peine. Un retard au travail, un compte qui arrive, un lavabo qui coule et de la tôle froissée ne sont pas des événements catastrophiques. Il faut se demander si c’est vraiment la fin du monde. « Il ne faut pas pleurer sur du lait qui déborde », diraient nos grand-mères.

Et vous?


Bien vivre au jour le jour

La vie n’est pas une course à gagner. Pourquoi ne pas redécouvrir le rythme humain, la lenteur naturelle? Un rythme qui permet de suivre le déroulement des saisons et la vie de la nature, de prendre le temps d’apprécier les bons moments.

Le repos est important et une fin de semaine qui n’est pas remplie d’activités et de sorties, c’est du temps retrouvé et non du temps perdu. Un bon repas se savoure, il ne s’engloutit pas. La détente dans le calme est bénéfique, le temps passé avec les siens est précieux.

Quand le stress nous menace, une mise au repos des activités cérébrales s’impose.
Comment y arriver. Dans le calme et le silence, dans l’abandon.

La méditation est un moyen de pratiquer cet abandon sans qu’il soit nécessaire d’y consacrer beaucoup de temps. La méditation n’abolit pas l’émotion mais la pensée galopante du cerveau toujours en quête de performance. Elle permet de laisser l’inconscient utiliser toutes les ressources que l’agitation nous bloque.

La méditation agit en désencombrant le cerveau pour créer l’espace où peuvent se tracer des avenues nouvelles.

Nous vivons dans un monde de sollicitations continuelles. Si nous voulons garder notre santé mentale et physique, il nous faut un espace où se retrouver au jour le jour.


Une histoire soufie

Très jeune, sur la Voie, je n’avais qu’une seule prière : « Mon Dieu, aidez-moi à changer le monde, ce monde insoutenable, invivable, cruel et injuste », et je me suis battu comme un lion. Après des années et des années, peu de choses avaient changé. Je n’avais ensuite qu’une prière : « Mon Dieu, aidez-moi à changer ma femme, mes enfants et ma famille. » Et je me suis battu comme un lion des années et des années. Aujourd’hui, je suis un vieil homme et je n’ai guère qu’une prière : « Mon Dieu, aidez-moi à me changer! » Et voilà que tout change autour de moi.


L’émotion n’est pas que dans les larmes...  

L’expression des émotions varie beaucoup selon la personnalité de chacun.
La qualité ou l’intensité de l’émotion est très subjective et intérieure.
Il y en a qui sont plus discrets et qui n’aime pas nécessairement étaler leurs états d’âme. D’autres ont l’émotion à fleur de peau et l’exprime de façon intempestive.
Il ne faut pas confondre les grandes démonstrations avec l’authenticité de l’émotion ressentie.
L’émotion n’est pas nécessairement dans les mots. Il y a beaucoup de « je t’aime » qui sortent du bout des lèvres et qui n’engagent pas tellement la personne qui en abuse.
C’est parfois la main tendue au bon moment qui exprime un sentiment véritable.
L’essentiel, c’est de se respecter et de respecter l’autre dans l’expression de sa sensibilité.


L’égo, ce mal aimé...  

L’égo est le plus souvent perçu comme haïssable. Il faudrait s’en libérer pour être une meilleure personne.

Je vous donne sur le sujet l’avis du dalaï-lama à qui tout le monde reconnaît un jugement indiscutable:

"L’égo est une expression du moi qui correspond à un sentiment fort qui est de l’ordre du je peux faire ou je dois faire, je dois prendre cette responsabilité.

Ce sentiment de soi est très nécessaire. C’est la base de la détermination humaine, du courage. Perdre l’égo, le sentiment de soi-même, c’est provoquer le découragement, le doute et la haine de soi. Ce qui doit prévaloir, c’est que l’égo diminue le sens négatif de soi."

Ce texte m’a inspirée et j’en ai fait l’objet d’un chapitre dans mon livre sur les émotions.
Bonne réflexion


La colère, une émotion à contrôler?

On voit souvent les émotions comme des faiblesses.
Ainsi en est-il de la colère qui nous semble uniquement une perte de contrôle.
Il faudrait plutôt la regarder comme une énergie mal dirigée, qui fonctionne à vide.
Si on l'investit dans une action utile, elle servira à corriger ou à améliorer une situation qui ne nous convient pas.

On l'exploite alors pour notre mieux-être.

Il n'y a pas d'émotions négatives, il y en a qui sont souvent gaspillées parce qu'on ne les utilise à leur valeur.

Savoir reconnaître et apprivoiser nos émotions...


Quand les émotions se taisent...  

Ce titre définit un handicap émotionnel qui porte un nom bizarre : l’alexithymie.

Voici quelques indices que l’on peut observer chez les personnes qui en sont affligées :

-Sont incapables de bien identifier les émotions qu’elles ressentent et de les exprimer adéquatement;
-Ont de la difficulté à communiquer et à se faire de véritables amis;
-Ne manifestent pas d’empathie, ne peuvent identifier les émotions chez les autres car ils ne possèdent pas les repères pour déchiffrer le message;
-En couple, ont de la difficulté avec l’intimité, la relation affective;
-Les manifestations de sentiments sont autant de choses qui étrangères à leur code de conduite.
-Sont intarissables dans leur discours, mais l’émotion y est absente;

Chez les jeunes, elles posent beaucoup de problèmes de comportements sur lesquels je reviendrai.

À bientôt


Une belle réflexion sur les émotions

"Les mouvements des êtres,
l'agitation des âmes
Se tordent à l'infini et fémissent
à l'envi,
Mais il n'est pas un homme, celui
qui les condamne
Car ce flux porte un nom et
ce nom, c'est la vie..."

Fred Vargas


La violence chez les jeunes

On s'inquiète d’une montée de comportements violents qui se manifestent à l’école, dans la rue et dans les réseaux sociaux.

La violence est un élément majeur dans beaucoup des jeux vidéo ou des films préférés des jeunes. Les actes violents y sont banalisés.

Les jeunes recherchent cette forme d'émotion qui est de la sensation brute. Mais,avec l'usage, leur sensibilité risque de s'émousser. Comment pourraient-ils apprécier la beauté d’un paysage, le parfum des fleurs ou le chant des oiseaux.

Leur capacité d’empathie diminue. Ils deviennent insensibles aux émotions des autres, à la peine qu’ils peuvent leur causer.

Ils risquent de devenir des handicapés émotionnels.

Dans mon livre sur les émotions,j’ai consacré un chapitre au développement émotionnel des enfants et je pense qu’il est particulièrement d’actualité.

Bonne lecture!


Pourquoi parler des émotions?  

Pour se défaire des clichés qui faussent notre perception du monde des émotions;
parce qu’elles sont essentielles à notre bien-être;
parce qu’elles accompagnent nos comportements de tous les jours;
parce qu’elles nous rendent plus intelligents;
parce qu’elles nous font prendre les bonnes décisions;
parce qu’elles donnent la motivation pour réaliser nos projets;
parce qu’elles assurent une bonne communication dans le couple;
Parce qu’elles façonnent le développement de nos enfants;
parce que le handicap émotionnel nuit à l’équilibre psychologique;

Autant de sujets que je soumets à votre réflexion et à vos commentaires…
Qu’en pensez-vous?


Les conditions qui font les bons parents

Le bien-être de nos enfants est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

Je constate que les parents, même lorsqu’ils veillent avec compétence au développement de leur enfant, se posent des questions sur leurs façons de faire et conservent des doutes sur le bien-fondé de leurs actions.
Dans cet esprit, on a fait des recherches tant auprès d’experts que de parents ayant réussi leur rôle de parents. Les résultats de cette étude ont permis de dégager ce que l’on retrouve toujours chez les parents qui ont réussi cette tâche primordiale et merveilleuse.

On peut ainsi dégager 10 compétences parentales essentielles pour réussir l’éducation de son enfant.

1- L’amour, l’affection : l’enfant ne reçoit jamais trop d’amour de son père et de sa mère; lui manifester par des gestes concrets et lui réserver du temps spécifique.
2- Un bon contrôle du stress : cet item a pris plus d’importance que ne le prévoyaient les spécialistes de l’enfance; des routines qui ponctuent la vie quotidienne permettent d’éviter le stress; une attitude positive permet de rester en contrôle devant les événements.
3- L’habileté dans le maintien de bonnes relations avec son conjoint et avec les autres;
4- Se montrer autonome et encourager cette attitude chez son enfant.
5- Traiter son enfant avec respect pour le guider dans l’apprentissage d’une bonne éducation.
6- Renforcer les bons comportements de l’enfant en lui signalant ses bons coups et en soulignant ses initiatives heureuses.
7- Procurer à l’enfant un encadrement adéquat : des règles de conduite claires et des conséquences prévisibles pour ses comportements inappropriés.
8- Manifester de la cohérence dans l’application de la discipline au quotidien.
9- favoriser des habitudes de vie saine qui assurent la bonne santé.
10- Développer des valeurs familiales qui favorisent la cohésion du nœud familial.

Bonne réflexion…et à bientôt.