Exprimer ses émotions
Ce texte est extrait du livre : Quand les émotions se taisent
Exprimer ses émotions est un besoin qui varie beaucoup d’une personne à l’autre.
Nous en voyons qui s’emballent facilement et qui manifestent leur joie ou leur
peine avec éclat. Ainsi en est-il des extravertis qui se racontent facilement,
qui aiment partager leurs états d’âme comme leurs idées avec leur entourage.
D’autres sont plus discrets dans leurs épanchements; ils vivent leurs émotions
avec pudeur et discrétion.
L’expression est un art qui obéit à des règles, les règles de l’art. Celles-ci
concernent le choix des moyens d’expression et des moments appropriés, peu
importe le type de personnalité de la personne. Nous parlons beaucoup et de plus
en plus de l’importance d’être vrais, d’être authentiques, mais nous oublions
parfois que le jugement et la prudence restent toujours de mise.
Dire n’importe quoi à n’importe qui et n’importe quand n’est pas toujours
convenable ni pertinent. Par exemple, lancer une litanie de jurons à quelqu’un
qui nous dérange peut nous soulager mais ne nous assure pas de meilleurs
rapports par la suite. Dire à notre patron tout le mal que nous pensons de lui
ne fera sûrement pas avancer notre carrière. Nous pouvons ainsi, par souci
d’être vrais, manquer d’élégance et nous montrer sous un jour qui ne nous
avantage pas.
Le jeune qui affiche sur le Web tous les détails de sa vie, photos souvent de
mauvais goût à l’appui, ne mesure pas les conséquences de ces révélations et le
tort qu’il se fait. Il amuse sûrement les autres, mais il n’inspire pas le
respect envers sa personne ainsi exposée. Comme il ne se respecte pas lui-même.
Même les bons sentiments, exprimés à tort et à travers, perdent tout leur sens.
En effet, dire à tous que nous les aimons ne traduit pas nécessairement un
sentiment véritable.
Il s'agit d'être authentique et dans l'expression de ses émotions et de
manifester sa véritable personnalité.
L'alexithymie chez les jeunes
L'alexithymie est un trait de personnalité qui peut se manifester dès l'enfance
et se préciser au cours de la croissance. Le jeune atteint de ce déficit
motionnel ne réagit pas aux punitions comme les autres en ce sens qu'elles
paraissent sans effet sur lui. Il ne semble pas apprendre de ses erreurs. On
remarque aussi qu'il a tendance à ignorer la peur et risque ainsi de se mettre
en danger.
Il peut éprouver des difficultés dans ses relations avec les autres parce que la
communication affective et tous les échanges qu'elle suppose représente pour lui
un problème.
C'est l'observation attentive de l'évolution et de la permanence de certains
comportements et attitudes qui permet d'évaluer la présence plus ou moins
handicapante de ce trait de personnalité.
Comme pour bien des problèmes de comportment, il n'existe pas de mode d'emploi
qui s'applique uniformément à tous les enfants. Il n'y a pas un modèle unique.
C'est au parent qu'il revient d'inventer l'attitude et les exigences qui
conviennent à son enfant. Et, surtout, ajuster ses attentes en fonction du
profil spécifique de son enfant.
Ces jeunes ont davantage besoin de protection et d'encadrement que de sanctions.
Ils demandent plus d'acceptation et de compréhension que d'accusations et de
punitions.
L'émotion et la politique
Dans ce monde d’aujourd’hui, on ne peut dissocier le sentiment et la
politique.
Charles de Gaulle
L’émotion est présente dans la politique comme dans toutes les sphères de notre
vie.
Le candidat qui se lance en politique et qui veut être élu doit d’abord posséder
la motivation de prendre le pouvoir et celle d’emporter l’adhésion de la
population pour y arriver. Nous dirons d’un politicien qui ne manifeste pas
d’émotion qu’il est loin des gens.
La sensibilité est essentielle pour capter ce que vit la population et ce qui la
préoccupe.
La politique, c’est la vie quotidienne des gens. Elle met un cadre où sont
imposés des lois et des règlements. Elle propose des programmes qui concernent
directement tous les aspects de la vie.
On parle de la santé et de l'éducation qui touchent les gens dans leurs émotions.
Mais des dossiers à caractère économique risquent tout autant de déranger les
uns ou les autres et d'engendrer des situations stressantes.
Quand c'est le temps de voter, nous choisissons un candidat en fonction de nos
valeurs et des valeurs qu’il représente. Et, ce que dégage le candidat peut
constituer une donnée importante qui oriente notre choix. L’enveloppe
émotionnelle est plus susceptible de nous convaincre qu'un discours rationnel.
Nous votons pour un programme bien structuré, oui, mais nous voulons que ce soit
un être humain qui l’applique.
Nier que l'émotion est partout présente en politique, ce serait admettre que la
politique peut se faire avec des robots alors que nous demandons à nos
politiciens d'être humains.
La personnalité ou l'égo
Ce texte est extrait du livre : Quand les émotions se taisent
Qui dit ego solide dit avant tout pouvoir personnel, c’est-à-dire une
personnalité qui se caractérise par l’indépendance d’esprit et l’autonomie dans
la conduite de sa vie.
En effet, quelqu’un qui a un ego fort et sain dirige son histoire personnelle,
affiche sans fausse honte ses talents et accepte ses manques. C’est quelqu’un
qui doute à l’occasion, parce que douter est normal et réaliste. C’est quelqu’un
qui supporte la comparaison sans se sentir diminué, qui peut apprécier ce que
les autres lui apportent sans se sentir menacé par leurs talents, qui accueille
un échec comme un défi sans se sentir amoindri. C’est aussi quelqu’un qui
accepte la critique comme la louange, pour ce qu’elles sont : des opinions dont
il faut extraire ce qui nous aide à progresser. C’est également quelqu’un qui
n’entretient pas de culpabilité stérile, qui refuse de jouer le rôle de victime.
Un ego solide n’est pas une carapace que nous présentons. La carapace est
extérieure, elle est rigide, elle met des barrières pour nous protéger d’un
monde qui paraît menaçant. En revanche, l’ego solide est une force qui s’impose,
une protection intérieure qui nous met à l’abri de la menace et qui nous laisse
la liberté de nous ouvrir aux autres sans crainte.
L’ego n’est pas nécessairement acquis une fois pour toutes et il n’est pas
stable dans le temps. Un échec peut le remettre en question, l’affaiblir
temporairement. Mais il retrouve sa force quand la personne fait de nouvelles
expériences positives.
Plus nous avançons en maturité, plus l’ego est bien installé. Avec le temps,
l’âge et l’expérience aidant, quand nous pouvons dire : « Je n’ai rien à prouver
», la stabilité est acquise.
Être mère aujourd’hui
Ce texte est extrait du livre : Être parents au jour le jour...
L’époque des rôles bien définis où le père est essentiellement pourvoyeur et la
mère reine du foyer est bien révolue. On s’éloigne des stéréotypes pour
s’acheminer vers un certain chevauchement des rôles traditionnels.
De plus en plus la mère pourvoit aux besoins matériels de la famille; de son
côté, le père participe davantage au développement psychologique et social et de
son enfant.
Cependant, père et mère demeurent biologiquement et psychologiquement différents.
Il est normal que le père et la mère n'agissent pas et ne réagissent pas de la
même façon devant les situations de la vie courante.
La femme a dû développer de nouvelles habiletés pour s’adapter aux contraintes
du milieu du travail, l’homme est en train d’imprimer à la famille une dynamique
différente en y apportant sa couleur personnelle dans l’éducation des enfants.
Chacun s’enrichit en développant de nouvelles habiletés sans chercher à entrer
dans un moule commun.
Du fait de son entrée sur le marché du travail, la femme est maintenant en
mesure d’assurer son autonomie financière. Ce qui lui garantit la liberté compte
tenu de la fragilité des unions.
Sa fonction maternelle n’a pas changé, elle porte toujours l’enfant, le met au
monde, le soigne et l’éduque ; la conciliation travail-famille l’oblige
cependant à voir son rôle de mère différemment. Si, pour la plupart des femmes,
la fonction de mère est toujours primordiale, des adaptations sont nécessaires.
Pourquoi la perfection?
Beaucoup de mères sont essoufflées; elles ont moins de temps mais elles veulent
quand même tout réussir à la perfection. Mission impossible et pas souhaitable
non plus. Elles mettent la barre trop haute ! Pour la sauvegarde de leur santé
physique et mentale, elles ont à faire des choix : un peu de désordre, un peu de
poussière, de la vaisselle oubliée, un lit défait ne remettent pas en cause sa
qualité de mère.
Quand elle revient du boulot, il vaut beaucoup mieux pour toute la famille
qu’elle se détende avec ses enfants que de faire la police pour que la maison
soit en ordre.
Quand les désirs de l’enfant sont des ordres!
L’enfant roi peut devenir l’enfant tyran!
La famille actuelle se limitant souvent à un enfant, les parents le
surinvestissent, il devient un bien précieux; comment ne pas tout accorder et
tout permettre à un tel trésor? Le risque est d’en faire un tyran qui prend le
pouvoir et qui manipule toute la maisonnée.
Certains parents sont à la fois impressionnés par un enfant qui s'affirme et un
peu craintifs devant un pouvoir qui s’installe sans qu’ils l’ait vraiment
recherché.
Aussitôt que l'enfant se rend compte qu'il peut faire céder son parent, l’amener
à renverser une décision prise, qu’il peut utiliser son humeur, jouer avec sa
culpabilité, il aura vite compris qu'il mène le jeu. Pourquoi s'en priverait-il?
Il se sert de la manipulation parce qu’elle se révèle efficace pour obtenir ce
qu’il veut!
C’est ainsi que, sans le réaliser, le parent contribue lui-même à fabriquer un
enfant manipulateur.Quel parent n’a pas succombé devant les pleurs de son
enfant? Quelle patience peut résister à des demandes répétées, insistantes et
dérangeantes?
L'enfant peut utiliser le chantage affectif : il a de la peine, il pleure, il
boude, il est triste, il soupire; il crée un sentiment de culpabilité, tellement
facile à éveiller chez le parent. Il sait qu’on fera l’impossible pour lui
redonner sa bonne humeur!
L'escalade se poursuit alors dans la prise de contrôle. L’enfant est tenace, il
insiste, il revient à la charge, il ne lâche pas le parent.
Le parent désire tellement que son enfant l’aime; sans s’en rendre compte, il
marchande son amour, il achète sa bonne conduite contre une permission accordée.
Il se place dans la position de celui qui demande une faveur au lieu d’adopter
l’attitude de celui qui établit les consignes et qui voit à ce qu'elles soient
respectées.
Si l'enfant se révèle un enfant problème il faut regarder le parent.
Souvent, le parent n'est pas trop sûr de lui, ni tellement convaincu de la
discipline qu’il faut installer; son système de valeurs n’est pas bien identifié
ni affirmé. Il apparaît malléable, sans cohérence, sans autorité, il indique à
l’enfant le chemin à suivre pour obtenir ce qu'il veut.
L'enfant roi est devenu le tyran de la famille.
Nos émotions nous gouvernent
L’émotion est partout : elle mène le monde, elle inspire la guerre, la paix, la
politique, les affaires, les arts et les sciences. Nous n’échappons jamais à
l’émotion, quelles que soient les sphères de l’activité humaine.
Elle se faufile aisément dans des domaines que nous pensions exempts des
tumultes émotionnels, même là où nous ne l’attendions pas, où nous ne la
voulions pas et où nous ne l’imaginions pas.
Ainsi, on sait maintenant que l'émotion est un élément essentiel à la prise de
décision.
Il a été démontré que des patients, atteints de lésions cérébrales qui leur
enlèvent la capacité de ressentir sont également incapables de prendre une
décision, ne serait-ce que fixer une date pour un rendez-vous. Ils se perdent
dans le labyrinthe des possibilités.
Par conséquent, nous pouvons nous flatter d’être rationnels dans nos décisions
mais ça ne correspond pas à la réalité.
Il est vrai que sans émotion, nous pouvons tout à fait résoudre une équation
mathématique, choisir notre chemin pour nous rendre d’un lieu à un autre ou
prendre notre imperméable quand il pleut. Mais quand il s’agit de décider de
notre carrière, de choisir un conjoint, d’acheter une maison ou d’élever des
enfants, nous sommes loin de l’abstraction mathématique.
Dans le domaine des situations pratiques, nous avons des besoins qui relèvent de
l’émotion et il nous faut en prendre conscience.
Il en est de même du jugement que l'on voudrait toujours logique, exempt de
parti pris ou de préjugés. On ne peut jamais faire totalement abstraction de ses
valeurs ou de ses croyances. Vaut mieux les reconnaître et accepter de faire la
part des choses et de livrer un jugement honnête.
L’erreur est toujours possible parce qu’elle est humaine.
Le théâtre n’est pas seulement un événement, c’est un mode de vie!
Augusto Boal
La finesse des sentiments chez l'enfant
L’enfant a besoin d’excitation, de sa dose d’adrénaline qui lui procure plaisir
et joie, comme il a besoin de mouvement, d’éclats, de cris et de rires.
Mais, pour développer toute la richesse de son système émotionnel, on doit
étendre son registre et viser à lui assurer une compétence émotionnelle optimale
qui intègre la finesse des sentiments.
Le jeune a la chance de communiquer avec la planète, mais encore faut-il qu'il
sache aussi apprécier la compagnie d'amis proches, être à l'aise dans des
rapports d'intimité.
La finesse des sentiments se cultive à travers des activités de détente, de
relaxation, de contact avec la nature. Il faut savoir réserver desplages où la
lenteur, le calme, la patience, le silence, l'ennui créatif, le rêve reprennnent
leur droit d'existence.
À côté des vertiges de l'excitation, l'enfant doit apprendre à apprécier la
beauté d'un paysage, le calme du murmure d'un ruisseau ou du gazouillis de
l'oiseau.
Ce qui lui donnera un développement accompli de toute sa personne.
Qu’est-ce que la vie? C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit. C’est le souffle
d’un bison en hiver. C’est la petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au
coucher du soleil.
Proverbe amérindien
Le développement motionnel de l'enfant
Nous nous préoccupons beaucoup du développement physique de notre enfant. Nous
veillons à sa santé tous les jours. Nous nous procurons des outils qui vont
servir à éveiller son esprit et à le développer au maximum.
Son développement affectif, par contre, ne fait pas l’objet d’autant de
préoccupations. Comme si cela allait de soi, comme si les compétences
émotionnelles apparaissaient simplement avec le passage du temps.
On se contente souvent de demander à l'enfant de contrôler ses émotions. Ce qui
n'a aucun sens pour lui.
Le monde des émotions et de l’affectivité mérite que nous lui accordions soin et
attention. Il est essentiel à l’équilibre psychologique de l’enfant, de l'adulte
en devenir.
Bien des adultes qui se trouvent handicapés sur le plan des émotions pourraient
en témoigner. Ils ne savent pas bien vivre avec leurs émotions. Ils découvrent,
souvent sur le tard, qu’ils manquent de moyens pour les utiliser à leur avantage.
Ou ils ont négligé leurs émotions pour se donner une image de force et ils
souffrent de ne pouvoir bien les exprimer.
Pourtant, la compétence affective est tout aussi importante que la santé
physique ou que le niveau de son Q.I. Surtout dans la société actuelle où
dominent l’électronique, la robotisation et l’intelligence artificielle, tout ce
qui risque de laisser peu de place à la sensibilité et au sentiment.
Nous y reviendrons.
Nos prisons émotionnelles
Certaines émotions nous enferment dans des attitudes qui ne correspondent pas à
nos besoins légitimes, à notre personnalité propre.
Ces prisons traduisent plutôt :
---le besoin de plaire à tout prix de peur de ne pas être aimé, quitte à
afficher un comportement ou une allure qui ne nous ressemble pas;
---la peur de s'affirmer, d'exprimer nos sentiments réels de peur de ne pas être
dans la norme acceptable;
---la peur de dire non et accepter constamment de nous oublier pour quêter l'
approbation sociale;
---le doute sur nos capacités, la recherche d'une évaluation extérieure pour
apprécier nos réussites;
---l'ignorance de nos besoins réels, la négligence de nos goûts profonds et de
nos aspirations légitimes;
---la peur de se montrer vulnérable, d'être vraiment soi.
Pour avoir accès à nos peurs et nous retrouver personnellement, il faut faire
appel à notre vécu émotionnel, notre ressenti profond.Visiter nos prisons
émotionnelles et mettre le doigt sur nos peurs avec réalisme.
Nous nous devons de trouver la porte de la bienveillance envers nous-même,
l'indulgence devant nos faiblesses et la fierté devant nos succès.
C'est une démarche difficile mais courageuse pour retrouver notre liberté
intérieure et notre bien-être.
Trop d'horaires structurés
Entre le cours de piano, la partie de soccer, l’excursion de fin de semaine, les
travaux de recherche à terminer, certains enfants vivent avec des horaires qui
leur laissent peu de temps de liberté où ils peuvent simplement ne rien faire,
se reposer dans le calme.
On veut des résultats avec ses enfants comme dans sa vie professionnelle. Son
enfant ne doit manquer aucune occasion d’acquérir une compétence, et avant les
autres de préférence. Le succès doit être visible que ce soit dans les sports,
dans les résultats scolaires ou dans le domaine artistique. Pourquoi pas un
enfant vedette!
D’ailleurs la précocité est bien vue et encouragée. Des méthodes se développent
pour que votre enfant apprenne à lire et à compter au berceau!
On dépasse ici la compétition saine et l’ambition légitime.L'enfant trop encadré
n'a plus d'espace où son temps lui appartient.Le parent se réconforte ainsi du
contrôle efficace qu'il exerce sur son enfant.
On n'est plus dans le bien-être de l'enfant.
On se retrouve plutôt avec un enfant surexcité et stressé.
Laissons à son enfant du temps libre pour s'amuser sans programme, au gré de son
imagination. Il pourra développer son autonomie dans l'organisation de son
temps.
La vulnérabilité, une force
On croit à tort que se créer une bonne carapace nous met à l'abri des coups qui
pourraient nous atteindre dans notre sensibilité. On voudrait se cacher de
soi-même, on se voudrait parfait, on cherche à se protéger.
Mais, une carapace, même si elle paraît solide, peut être brisée par un imprévu.
Se protéger de quoi? De la bêtise, de la méchanceté, de la cruauté? Des émotions
que ces attaques peuvent déclencher?
Le plus souvent de notre peur de montrer notre vraie nature que l'on juge
soi-même trop sévèrement. Quand on accepte d'être vulnérable on laisse l'espace
ouvert pour accueillir le positif et le négatif. Ce qui n'exclut pas la peine,
la déception, la souffrance.
Mais on n'a pas à se défendre de ses émotions. Quand elles se produisent, peu
importe quand et comment, elles nous parlent de nous. Elles nous donnent
l'occasion d'affirmer notre confiance en soi, de cultiver notre pouvoir
personnel, celui qui donne la liberté de s'exposer avec audace et assurance.
Un pouvoir personnel qui s'appuie sur la confiance en soi, un égo solide,
autonome qui n'a pas peur d'afficher ses forces et qui ne craint pas d'admettre
ses faiblesses et ses imperfections. Une vulnérabilité assumée qui ne peut
qu'accroître notre bien-être.
Si l'on écoutait...
Que l'enfant pleure, que l'enfant gazouille, que l'enfant crie, que l'enfant se
taise, il faut l'écouter.
S'il pleure, il nous dit qu'il est en manque, que ce soit de soins, de regard ou
d'affection, Autant de besoins qui doivent être pris en compte.
S'il est heureux, s'il sourit, s'il rit, il demande que l'on partage sa joie et
son bien-être.
S'il crie, il se sent en danger, il est frustré et ne sait pas exprimer
l'émotion qui l'habite. Il a besoin d'aide pour identifier et mettre en mots son
état affectif. Si l'enfant se tait, C'est qu'il n'a trouvé que le silence pour
mettre ses émotions à l'abri.
Il est urgent de lui ouvrir une porte sur la confiance par une attitude
bienveillante qui lui donnera le goût de partager la souffrance qui le confine
au retrait.
Écouter avant de diriger, écouter avant d'ordonner, écouter avant de punir,
écouter avant de forcer la porte.
L'écoute est faite de respect de l'autre, d'empathie, de sensibilité.
Dans un monde de plus en plus technique, l'écoute est ce droit que l'on donne
l'enfant de prendre sa place avec l'attitude et les outils qui lui sont
nécessaires.
L'écoute donne toute sa place à l'émotion et permet à l'enfant de trouver son
équilibre à travers ses turbulences émotives.
Les dépendances
Dans tous les
types de dépendances, on trouve de 40 % à 50 % d’individus à profil
alexithymique plus ou moins prononcé. Ce sont des personnes qui éprouvent un
profond mal-être, une grande angoisse, mais qui sont incapables de mettre un mot
sur cette sensation. Ils ne peuvent ni bien l'identifier, ni d'en connaître la
cause.
Quand le malaise est physique, l'alexithymique le reconnaît parce que c'est
concret. Il peut donc le soulager en prenant le remède approprié.
Mais devant la détresse de type émotionnel, il est impuissant parce qu'il n'a
pas les mots pour les identifier.
Ce sera par hasard qu'il trouvera ce qui lui procure l'apaisement et le
mieux-être. Ce remède sera la drogue, l'alcool, le jeu, la porno, la violence et
il y aura naturellement recours quand le malaise revient. Il a trouvé une bulle
confortable, un refuge contre l'angoisse et contre les agressions de la vie
émotionnelle. Il en deviendra ainsi facilement et rapidement accro.
Nous dirons qu’il est gelé et, en effet, il ne sent plus rien, il ne souffre
plus.
Peu importe la dépendance qui s’est installée, il est difficile d’en sortir
parce que l’angoisse revient aussitôt. Certains avoueront d’ailleurs qu’ils se
sont libérés d’une dépendance, mais qu’ils sont aussitôt tombés dans une autre.
Le besoin d’un remède contre l’angoisse subsiste et ils doivent trouver un autre
traitement.
Cette situation explique le succès des AA (les Alcooliques Anonymes) :
l’alcoolique s’accroche à ses réunions et il s’éloigne de l’alcool. Il a trouvé
une alternative efficace et en même temps bienfaisante pour lui. C'est un
exemple de solution bénéfique.
En conclusion, il faut retenir que les comportements de l’alexithymique se
prêtent difficilement aux changements, compte tenu du fait que l’émotion est un
élément essentiel pour changer de comportement, pour s’adapter aux exigences de
la vie quotidienne.
Il a besoin davantage de la compréhension et du soutien de ses proches.
Les reproches ne servent qu'à engendrer davantage d'angoisse.
Une attitude positive à son égard peut l'aider à vivre sainement ses émotions
et garder son équilibre psychologique.
La sensibilité masculine
Le bébé, garçon ou fille exprime librement ses émotions. Il pleure quand il a
faim, quand il a mal, quand il a peur ou qu'il est frustré.
Mais, à mesure qu'il grandit, son développement émotionnel obéit à des codes de
conduite qui l'orientent vers un modèle idéal.
Le « vrai gars» se définit par la force et le courage. Il ne s'encombre pas de
d'émotions qui perturbent le jugement. Son esprit doit être logique et rationnel.
Très tôt, il entendra régulièrement ces mises en garde : « un garçon ne pleure
pas,» ou « un homme n’a pas peur, t’es pas une fille. »
Le garçon se voit forçé de porter un masque pour cacher sa vulnérabilité. Il
refoule ses émotions et en vient finalement à perdre la capacité d'exprimer ce
qu'il ressent. Il peut devenir un handicapé émotionnel.
Souvent, on voit des hommes manifestement émus s'excuser :« J'ai de la peine à
contrôler mes émotions» comme s'ils n'avaient pas le droit de s'exprimer
ouvertement leur peine.
Certains peuvent même donner le portrait d'un alexithymique, celui qui n'a plus
accès à son monde émotionnel, celui qui n'a pas de mots pour exprimer son
ressenti.
Il peut devenir celui chez qui «les émotions se taisent». Ce type d’éducation
n’a pas pour autant tué les émotions qu’il a dû refouler. Il y a toujours une
sensibilité sous-jacente qui continue d'exister.
Un homme qui se sent mal à l'aise avec l'expression de ses émotions a intérêt à
consulter pour apprendre à mettre en mots son ressenti. À identifier et accepter
ce qu'il ressent et oublier le contrôle rigide et systématique qui éteint ce qui
fait la richesse de tout être humain.
Il en va de son bonheur et de son bien-être d'homme vrai.
Le besoin de reconnaissance
On a tous besoin
d'être reconnu pour ce que l'on est, pour ce que l'on fait.
Si on a une bonne estime de soi, nos attentes en terme de reconnaissance se
situent à un niveau raisonnable.
Quand on a une faible estime de soi, l'attente est démesurée et le besoin n'est
jamais comblé. On est toujours en quête de la parole, du regard ou du geste qui
nous dira que nous sommes dignes d'estime. Et, le silence ou la moindre remarque
négative nous jettent à terre et nous n'existons plus.
Quand on se sent constamment en quête de l'approbation extérieure, il y a lieu
d'examiner le regard que nous posons sur nous-mêmes et sur nos réalisations.
Comment nous apprécions-nous personnellement ? Sommes-nous capables d'applaudir
à nos succès ?
La meilleure des reconnaissances est celle que l'on est capable de se donner
soi-même en apprenant à cultiver son estime de soi.
Quand notre estime personnelle est solide, que notre égo est fort, la critique
ne nous démolit pas. Nous l'ignorons si elle n'est pas justifiée. Si elle est
juste, nous l'utilisons pour nous améliorer.
Même l'échec ne doit pas nous écraser puisque c'est un passage obligé vers
l'amélioration de notre bien-être personnel.
Un bon jugement sans émotion?
L’émotion est partout : elle mène le monde, elle inspire la guerre, la paix, la
politique, les affaires, les arts et les sciences. Nous n’échappons jamais à
l’émotion, quelles que soient les sphères de l’activité humaine. Elle se faufile
aisément dans des domaines que nous pensions exempts des tumultes émotionnels,
même là où nous ne l’attendions pas, où nous ne la voulions pas et où nous ne
l’imaginions pas.
Ainsi, on pense généralement qu'un bon jugement est toujours logique et
rationnel et qu'il s'agit de ''mettre ses émotions de côté'' pour émettre un tel
jugement.
Mais on ne peut jamais faire abstraction de ses valeurs et de ses convictions.
Le critique ou l'analyste le plus sérieux n'y échappe pas. Même sans en être
conscient, il colorera ses opinions de ses penchants artistiques ou politiques.
Il choisira, parmi les données disponibles, celles qui vont dans le sens de ses
idées personnelles en écartant celles qui ne s'y conforment pas. Ce qu'on peut
observer régulièrement.
La neuropsychologie nous enseigne que notre cerveau rationnel accumule les
informations qui nous sont utiles mais que nous avons besoin de notre cerveau
émotionnel pour faire les choix judicieux. La nature humaine est faite de raison
et d'émotion et c'est ce qui constitue sa formidable richesse.
Il est donc sage de le reconnaître et de regarder nos émotions comme des
variables ou des données dont il faut tenir compte au lieu d'essayer de les
ignorer.
Et ceci dans tous nos processus de pensée.
L'expression « faire la part des choses » traduit bien la démarche honnête qu'il
faut adopter quand on veut porter un jugement le plus objectif possible.
Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière
Carl Gustav Jung
L'attitude positive
Il existe une pensée magique qui enseigne qu'il suffit de croire intensément en
son désir pour le voir se réaliser.
Désirer sans agir est une attitude passive qui délègue son pouvoir à une force
extérieure .
L'attitude positive fait plutôt appel à notre motivation qui met en action nos
énergies et nos ressources. Quand j'adopte cette attitude, je regarde la
situation en face et je me donne le pouvoir d'agir en fonction des événements.
Je garde à l'esprit que je peux en tirer le meilleur profit. J'évolue ensuite en
fonction des événements qui se présentent.
Si l'événement est bon, je l'apprécie pour ce qu'il est.
S'il est moins bon, au lieu de me plaindre, je cherche ce qui a fait défaut et
j'essaie d'améliorer mon action.
S'il se produit un échec, au lieu de me laisser abattre, j'écoute ce que me
disent mes émotions et je cherche la solution qui me permettra d'en tirer
profit. Il y a toujours une leçon à tirer de ses erreurs.
L'attitude positive ne garantit pas les résultats escomptés, elle n'empêche pas
la souffrances ou les échecs, mais elle permet de garder un regard réaliste sur
la route et d'avancer avec confiance sur le chemin malgré les revers inévitables.
Quand j'adopte une attitude positive, je refuse de me laisser contrôler par les
événements et j'affronte la réalité de tous les jours avec confiance et avec
courage.
La fuite comme solution
On parle de plus en plus de la violence en milieu de travail. Intimidation,
insultes, harcèlement psychologique, agression verbale ou physique, autant de
comportements, manifestes ou sournois, qui affectent la personne qui en est la
cible.
Il est difficile de vivre jour après jour dans un tel climat. Même si sa
compétence personnelle ou professionnelle ne sont pas en cause, la victime d'une
telle situation se sent souvent responsable et s'oblige à tenir le coup dans
l'espoir d'améliorer la situation. Il y a cependant des causes perdues dans
lesquelles il est inutile de s'investir.
Quand aucune oreille ne prête attention à nos plaintes, quand nos dénonciations
se retournent contre nous, il faut se rendre à l'évidence. Nous ne pouvons pas
affronter efficacement toutes les situations. Nous ne sommes pas tenus de nous
adapter à l'inacceptable. On ne se bat pas contre une machine qui a le pouvoir
de nous écraser. Il s'impose, avant tout de sauvegarder son intégrité
personnelle et professionnelle. Et la fuite s'avère alors la meilleure stratégie.
Fuir n'est pas toujours un acte de lâcheté ou un signe de faiblesse. Au
contraire, fuir un milieu qui est devenu toxique manifeste plutôt une grande
estime de soi et une bonne santé mentale.
Notre sensibilité en péril?
Le monde actuel
est fascinant avec tous les progrès que nous apportent les nouvelles
technologies. Les robots nous libèrent des tâches fastidieuses et répétitives.
L’accès à l’information est facile, rapide et infini. Nous visitons l’univers
dans le confort de notre foyer et nous nous faisons des amis dans le monde
entier. Mais cette nouvelle société, toute séduisante soit-elle, comporte des
pièges qui menacent notre équilibre émotionnel.
La machine nous impose son rythme. La folie du multitâche nous donne l’illusion
de l’efficacité. Nous survolons beaucoup; nous approfondissons peu. Le temps
donné à la réflexion diminue. Nous nous sommes habitués aux clips, au zapping, à
la rapidité. Nous sommes dans l’immédiat: si quelqu'un élabore trop, nous lui
demandons d’en venir au fait; l’analyse ne présente plus d’intérêt.
Nous sommes plus à l’aise dans le cyberespace que devant un voisin de chair et
de sang. Nous nous droguons pour mieux socialiser dans les parties rave. L’ennui
est devenu intolérable, nous avons besoin d’adrénaline à tout prix. Nous
ignorons la peur qui rend prudents et nous frôlons l’extrême pour nous sentir
vivants.
Dans ce monde de vitesse et de bruit, la sensibilité s'émousse. L’émotion est
devenue un produit de consommation jetable. Le drame du jour nous bouleverse.
Demain, les médias nous en fourniront un autre, tout aussi perturbant et tout
aussi éphémère.
Le sentiment? Pourquoi s'en encombrer quand la sensation prend toute la place?
Le chant des oiseaux ou le murmure du ruisseau apparaît insignifiant quand
l’oreille a perdu sa finesse de perception et le cœur son besoin de douceur.
On est de plus en plus mal dans sa peau mais on ne sait plus s'arrêter et
écouter ce que seule une sensibilité aiguisée est en mesure de nous apprendre.
Pour chacun d'entre nous, une réflexion s'impose. Comment garder un équilibre
entre les avantages du progrès technologique et le maintien de notre bien-être
psychologique?
La quête du bonheur
Il n’y a pas de
réponse universelle. Chacun peut choisir la sienne, qui vaut celle de tous les
savants qui émettent leur opinion sur le sujet.
On observe que certains sont naturellement doués, ils ont le bonheur facile.
Leur approche de la vie est plutôt positive. Et, il est démontré que cette
ouverture à la vie est une condition essentielle à développer dans sa quête du
bonheur. On ne choisit pas tout ce qui nous arrive, en bien ou en mal. Mais si
on se braque sur ce qui est vécu comme un malheur ou une injustice, on ferme la
porte à toute solution. Ressasser ses échecs et ses erreurs n'apporte rien de
positif.
Quand survient un événement malheureux, on peut encaisser le choc et les
sentiments négatifs qui l'accompagnent. Mais on laisse ensuite au temps l'espace
nécessaire pour remettre les choses en perspective et nous ouvrir des avenues
positives.
S'orienter vers la solution, c'est garder le pouvoir sur sa vie, tirer profit de
tout ce qui nos arrive et poursuivre son objectif de bien-être.
La meilleure inspiration nous vient de l'enfant qui vit pleinement le moment
présent.
Un tel lâcher-prise est difficile mais à le pratiquer régulièrement, on peut
modifier le regard que l'on porte sur le déroulement de sa vie. C'est le
meilleur chemin pour nous amener graduellement à goûter les petits bonheurs que
nous apporte la vie au jour le jour.
Bonne et fructueuse quête!
Évolution des rôles dans la famille
Il n'y a pas si longtemps, les rôles masculin et féminin étaient différents et
bien identifiés. L'homme était pourvoyeur et la femme, reine du foyer.
Dans la société actuelle, on voit la femme prendre la responsabilité de sa vie.
Elle a envahi la sphère publique et s’y sent de plus en plus à l'aise. Les
femmes occupent des emplois dans des secteurs auparavant exclusivement masculins:
les sciences, la médecine, le droit, la politique, les métiers techniques la
plomberie, la menuiserie, de même que l'armée ou la police.
Elles acceptent de plus en plus des rôles de pouvoir où leur talent est reconnu.
Elles ne renoncent pas pour autant à leur féminité. Elles restent des épouses et
des mères compétentes.
Les hommes, de leur côté, ont apprivoisé la sphère domestique.
Le nouveau père aime s’occuper de ses enfants et contribuer à leur éducation à
sa façon.
Il n'accepte plus de sacrifier ses émotions; il apprécie, au contraire
l'intimité vécue en famille où son affectivité bien assumée lui permet de
s'épanouir.
Les jeunes sont habitués à voir des rôles qui s’entrecroisent; ils savent de
mieux en mieux en tirer tous les avantages et en partager les problèmes.
Dans cette évolution sociale, on n'a pas pour autant gommer les différences
entre les sexes. Ces différences gardent tout leur charme et font partie de
l’agrément de vivre en société.
Le stress chez les jeunes
Le monde dans lequel on vit est stressant. Il l’est pour les parents qui courent
après le temps qui manque. Il est difficile dans ce monde de vitesse et de
performance d'organiser une vie soi-disant normale. Ça relève de la haute
voltige.
Comme les jeunes sont des éponges ils aspirent le stress de l’atmosphère
familiale. Ils deviennent anxieux à la maison et l’école. En même temps, ils
doivent développer leur vie sociale dans un milieu où les rivalités entre
groupes, le harcèlement, la compétition pour la réussite, leur ajoutent autant
d'occasions de stress. On peut ajouter que l’intérêt pour les études n’est pas
toujours présent et la motivation pas toujours évidente.
Que dire des sollicitations de l’extérieur tels que les jeux et les réseaux
sociaux qui accrochent retiennent leur attention .
Après l'agitation du monde extérieur, l'enfant a un pourtant un besoin pressant
de retrouver un minimum de paix et de sécurité affective au sein du cadre
familial. Il doit recharger ses batteries.
Il faut, malgré la difficulté les difficultés, planifier un minimum de temps
pour être à l'écoute de son enfant. Sa détresse peut parfois sembler exagérée
aux yeux de l'adulte qu'est le parent.
Il ne faut pas minimiser l'intensité des émotions qu'il vit. Ce n'est pas la
réponse trop vite rassurante du parent qui le calmera.. Il est mieux de l'aider
à exprimer ses préoccupations et son mal-être. C'est sa parole à lui qui le
rassurera, la réponse qu'il trouvera à l'intérieur de lui-même.
C'est le chemin vers la maturité qu'il doit découvrir à travers ses angoisses et
la maturité est un processus qui s'installe graduellement.
Apprivoiser ses émotions
Il est facile de prendre conscience que nous sommes joyeux, que tel événement
nous fait plaisir, que telle situation nous fait rire; ce sont des émotions
agréables.
D’autres émotions sont plutôt désagréables. Ainsi en est-il de la peur, de la
peine, de la tristesse, de la frustration, de l’angoisse ou de la colère.
Celles-là restent très présentes à notre souvenir et peuvent nous gâcher
l’existence si nous n’y apportons pas les ajustements nécessaires.
Il y a aussi des émotions que nous n’osons avouer à personne et que nous
aimerions bien nous cacher à nous-mêmes. Il est difficile d’admettre que nous
sommes envieux, menteurs, intolérants, racistes. Mais, prendre conscience de
toutes ces émotions – agréables, désagréables ou honteuses – est indispensable
pour bien les intégrer à notre vécu et savoir qui nous sommes.
Nous ne savons pas toujours bien profiter d’un événement heureux, d’une réussite
personnelle, d’une soirée en bonne compagnie. Or, les bons souvenirs nous aident
à traverser des situations moins agréables.
Trop de temps se perd à ressasser une parole blessante, une erreur commise ou
une frustration inévitable. Nous allons même exagérer l’importance d’une
situation qui n’est parfois pas aussi grave que nous l’avions imaginé.
Nous donner la peine de bien ressentir toutes les émotions qui nous habitent,
sans jugement négatif, et les accepter comme nous appartenant, voilà une
attitude qui nous garde dans la vérité. Il est plus efficace, pour notre
bien-être, de profiter des occasions qui se présentent pour corriger ce qui ne
va pas. Si nous sommes capables, par exemple, de réaliser que nous sommes
racistes, nous pouvons arriver à cultiver notre tolérance envers ce qui est
différent chez l’autre.
Adopter surtout une attitude positive, une attitude d'ouverture à la vie telle
qu'elle se présente au jour le jour.
Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et
ta force. Remercie pour la nourriture et le bonheur de vivre.
Si tu ne vois pas de raison de remercier,
la faute repose en toi-même.
Proverbe amérindien
Les deux formes d'alexithymie
On a déjà vu que,
d'après les dernières recherches, l'alexithymie atteindrait 15% de la
population.
L'alexithymie primaire serait d'ordre génétique et serait due à des connexions
défectueuses dans le cerveau. Elle peut se manifester dès l'enfance et se
préciser avec le développement de l'enfant.
La forme secondaire se présente comme une réaction de défense contre une
situation insupportable. La personne s'engourdit pour ne plus souffrir; elle
coupe les canaux de l'émotion et se met ainsi à l'abri des tempêtes
émotionnelles. Ainsi, on peut la rencontrer dans des cas de maladie grave, de
deuil ou de traumatisme important.
On l'observe également chez l'enfant victime d'une carence affective grave. Il
se montre réfractaire à tout attachement de peur d'essuyer un nouveau rejet.
L’alexithymie est assez connue maintenant pour que les spécialistes aient conçu
des tests psychométriques visant à évaluer le degré d’importance de ce trait
chez une personne.
L'échelle d'alexithymie de Toronto à 20 items est souvent utilisée à cet effet.
Toutefois, la prudence s’impose avant de poser ce diagnostic. Il faut en effet
se rappeler que les traits observés chez un individu doivent être évidents et
constants. Ce sont donc les observations accumulées dans le temps qui permettent
de dresser le plus adéquatement le profil de l’alexithymique véritable.
Est-ce qu'on peut améliorer ce trait de personnalité?
La forme secondaire est réversible si les conditions s'améliorent. La
psychothérapie aidera alors la personne à récupérer graduellement et à se
remettre en contact avec son monde émotionnel.
Pour ce qui est de la forme primaire qui tient à la personnalité profonde de
l'individu, il n'y a pas de récupération possible. On peut, à la rigueur,
apprendre à mettre un mot sur l'expression d'un visage et distinguer si c'est de
la peur ou de la tristesse, mais c'est un apprentissage intellectuel. Dans la
vie, seul l'émotion peut nous mettre en contact avec l'émotion de l'autre.
C'est une situation très difficile, sinon impossible à vivre pour une personne
très proche de l'alexithymique, le conjoint ou la conjointe, par exemple.
Vivre ses émotions
Quand il est question d’émotions, nous parlons le plus souvent de maîtrise ou de
contrôle.
On voudrait les tenir en laisse, choisir de les utiliser à notre guise et selon
notre bon vouloir. Nous pensons arriver à les mettre de côté lorsqu'elles
risquent de nuire à l’image de personne rationnelle que nous voulons projeter.
Nous allons même jusqu’à les médicaliser quand leur expression risque de nous
déranger: la gêne naturelle devient de la phobie sociale, la tristesse normale
devient vite insupportable, l’enfant normalement actif dérange, le deuil est
invivable. Des émotions, au départ bien normales, ont ainsi trouvé leur pilule.
Ce qui rend parfois difficile de reconnaître ce qui relève de la pathologie et
ce qui est partie de la personnalité.
Que nous les acceptions ou non, les émotions nous accompagnent dans notre
quotidien et il faut vivre avec elles. Il n’y en a pas de belles dont nous
pouvons être fiers et, à côté, de vilaines qu’il faut cacher aux autres et même
à nous-mêmes. Il existe des émotions agréables, comme la joie, le plaisir et la
paix, et il existe des émotions désagréables, comme la tristesse, l’angoisse ou
la colère. La vraie sagesse consiste à les intégrer toutes à notre vécu.
Les différences individuelles sont importantes. L’intensité du ressenti, la
finesse de la perception, la profondeur du sentiment donneront un portrait
totalement différent d’un individu à l’autre.
Selon leur personnalité, certains s’accommodent d’émotions fortes alors que pour
d’autres, ces mêmes sensations les mettent dans un état de malaise.
En effet, chacun possède son propre niveau optimal d'état émotionnel, dans
lequel il se sent à l’aise. Certains fonctionnent bien dans l’urgence, d’autres
ont besoin d’une routine sécurisante. Nous pouvons aimer travailler dans une
certaine ambiance sonore, comme nous pouvons préférer le silence pour bien nous
concentrer. Certains ont constamment besoin d’être entourés pour se sentir bien,
et d’autres tiennent à se réserver des zones de solitude qui sont indispensables
à leur équilibre. L’argent peut être une source d’insécurité pour les uns, alors
que d’autres le dépensent sitôt gagné, sinon avant.
D'où l'importance d'apprivoiser le système émotionnel qui est le nôtre pour
apprendre à vivre en harmonie avec qui nous sommes.
Il n'y a pas de bien-être sans émotions.
L'autorité qui fait peur...au parent!
Le parent veut
être «cool», être l’ami de son enfant; il évite toute forme d’autorité de peur
de blesser son enfant. Il ne veut surtout pas miner sa confiance en lui ou son
estime de soi!
Pourtant, l'autorité s'inscrit dans l'encadrement nécessaire au développement
affectif et émotionnel de l'enfant. Elle s'applique dans la discipline qui
définit les comportements au quotidien.
Quand l’autorité est toujours orientée vers le bien de l’enfant, loin de le
brimer elle exprime de façon tangible l’affection et le souci du parent pour son
enfant.
L’enfant qui essaie de repousser les limites de l'autorité ou de les contourner
joue son rôle d’enfant; il a besoin d’en tester la solidité, de voir s’il a
affaire à des parents responsables.
Quand le parent abdique, l'enfant s'empare du pouvoir qu'on lui cède mais il
devient angoissé et, souvent agressif. L’absence d’encadrement lui est tout
aussi néfaste qu’un cadre trop rigide et abusif. Dans les deux cas, l’enfant est
incapable de développer adéquatement son jugement personnel.
Il ne sent pas la sécurité d’un parent qui devrait le garder à l’abri de ses
débordements, de ses désirs contradictoires ou de son caprice du moment.
Par ailleurs, le parent qui se sent en confiance dans son rôle de parent saura
exercer son autorité avec assurance. Il saura accepter la discussion et la
contestation. Il sera aussi capable de trancher et de prendre une décision, même
impopulaire, quand la situation l’exige.
On n'a pas toujours à expliquer ou à défendre des décisions qui s’imposent
d’elles-mêmes: on peut discuter de la loi mais on ne la transgresse pas. Ainsi
doit-il en être de certaines décisions des parents.
Le cadre qui entoure l'enfant le suit dans les étapes de son développement et
s'assouplit à mesure que l'enfant progresse vers son autonomie personnelle.
Ne pas oublier que devenir parent, c'est un engagement exigeant. L'enfant est
soumis très tôt à toutes sortes d'influences qui peuvent facilement créer chez
lui confusion et désordre. Il a d'autant besoin de trouver dans sa famille des
modèles qui l'accueillent dans la sérénité et dans la paix.
Les mots pour le dire
Pour bien maîtriser le monde des émotions, l'enfant a besoin d’en apprendre le
langage.
L’inconnu est source d’angoisse. L’enfant qui n’a pas de mots est sans défenses
devant une émotion qui monte en lui.
Il a besoin que le parent l’aide à voir ce qu’il y a derrière sa réaction
émotionnelle. On sait qu'un enfant peut fort bien utiliser la colère parce
qu’elle l’empêche d’être triste et lui donne l’illusion du contrôle. Au fond de
lui-même ce qui l’habite c’est la tristesse, une émotion qui le rendrait
vulnérable. Ce qu'il veut éviter.
Quand on apprend à l’enfant à nommer et à apprivoiser son monde émotionnel, on
lui donne des outils pour utiliser son énergie à des fins utiles au lieu de la
gaspiller à calmer ou à camoufler la réaction qui lui fait peur. Il peut
traduire ses pleurs, sa bouderie, dépasser les gestes désordonnés ou les
comportements indésirables. Graduellement, il pourra s’ouvrir à une expression
mieux adaptée.
Il saura formuler ses demandes clairement avec les mots appropriés au lieu de
trépigner. Si on l’invite à préciser sa demande au lieu de lui dire d’arrêter de
crier, il prendra l’habitude de se défendre avec des mots parce qu’il réalisera
leur efficacité. Il aura le goût de développer son vocabulaire pour mieux
atteindre ses buts.
Dans ses relations avec les autres, il sera capable d’explications claires qui
permettent d’éviter ou de dissiper les malentendus responsables de bien des
frictions chez les enfants. Il apprend qu'il n'est pas besoin de mots
agressifs,grossiers ou irrespectueux pour prendre sa place.
La parole peut être magique pour un enfant : elle peut guérir de la peine, de
l’injustice, de l’angoisse, du rejet, de la frustration.
Savoir ce que l'on ressent est, en soi, sécurisant. En parler abondamment est
libérateur. Devant une émotion de l'enfant, il faut éviter d’en bloquer
l’expression en voulant apporter trop vite la solution ou le réconfort qui
s’impose. Avant d’être rassuré ou consolé, l’enfant a besoin de parler des
monstres qui lui font peur, de sa peine devant son jouet brisé, de sa déception
de ne pas être invité aux jeux des autres copains.
L’enfant qui prend la parole et qui s’exprime peut s’aérer, ventiler
adéquatement ce qui bouillonne en lui au lieu de rester enfermé dans une prison
dont il n’a pas la clé.
À l’enfant qui les a appris, « les mots pour le dire arrivent aisément »…
La frustration, un mal pour un bien
Les occasions de frustration ne manquent pas, la vie nous en offre tous les
jours.
Lorsque l’enfant n’obtient pas la satisfaction souhaitée ou attendue, il réagit
avec émotion : il pleure, il trépigne, il crie, il manifeste sa colère comme un
enfant de son âge et selon son tempérament.
Il est normal pour un enfant de tester les limites qu’on lui impose et donc de
faire des demandes insistantes. Il a besoin d’être écouté et pris au sérieux.
C’est l’occasion pour le parent de satisfaire son besoin d’attention et d’amour
qui, lui, est légitime.
Il faut regarder la frustration comme un outil du développement émotionnel de
l'enfant.
En effet, la structure personnelle se construit sur le manque, l’absence de
réponse ou l’opposition. L’enfant a besoin de se heurter à la confrontation
entre ses désirs et ce qui y met obstacle.
Une façon qui convient à tous les âges consiste à l’habituer à différer la
satisfaction d’une demande. Le parent est naturellement porté à répondre trop
vite à tous les désirs de l'enfant. Il a peur de laisser son enfant en manque.
L'enfant à qui on ne refuse rien devient rapidement insatiable.
Pour y arriver, il est bon de se mettre à la place de l’enfant et vivre avec lui
les émotions que la frustration suscite. Si son désir est reconnu, sa
frustration exprimée et l’émotion qui l’accompagne ventilée, l’enfant est prêt à
passer à autre chose, à accepter une alternative ou une explication
satisfaisante. C’est souvent un refus catégorique et sans réplique qui enferme
l’enfant dans sa frustration; il a besoin de digérer son désir pour en être
libéré.
C'est ainsi qu'il apprend, avec le temps, à découvrir des solutions alternatives
ou d’autres chemins à explorer. Au lieu de se laisser abattre par un refus ou
même un échec, il saura rebondir ailleurs ou autrement. Ce qui renforce sa
capacité de résilience, son autonomie et son estime de soi.
Vivre à l’extrême!
Dans notre monde actuel, la vitesse s’impose, le bruit est omniprésent, le
rythme s’accélère, la performance maximum s'impose. Même les relations humaines
se vivent sur le même modèle, on ne communique plus, on se provoque.
Le monde est à notre portée avec ses crimes et ses horreurs. Les bulletins de
nouvelles doivent être dramatiques, on aime le sang à la une, le cinéma nous
bombarde d’effets spéciaux. Il n’est de sport intéressant qu’extrême et la
violence fait mousser les ventes.
L’enfant qui baigne constamment dans un tel climat de surexcitation voit sa
sensibilité émoussée. La sensation forte prend le dessus, l’émotion-choc devient
un besoin, l'enfant en devient dépendant comme d’une drogue. Il n’est que
d’observer le jeune devant son jeu vidéo : il est accroché à sa dose qui le fait
planer, qui le transporte dans une bulle virtuelle où il se sent à l’abri.
L’adrénaline à hautes doses permet de couper avec la réalité. Les problèmes sont
oubliés.
Et, comme la sensation se vit au présent, il faut renouveler la décharge
d’adrénaline pour en retrouver l’intensité comme il faut augmenter les doses
pour atteindre l’effet désiré.
À vivre ainsi dans l'intensité émotionnelle,on ne s’arrête plus à son «senti».
On n’écoute plus son intérieur, on ne sait plus savourer les bons moments de
calme que nous offre la nature.
On s'excite mais on ne s'émeut pas profondément. On reste en surface de ses
émotions.
On perd ainsi, sans s'en rendre compte, la finesse du sentiment, cette dimension
de l'émotion durable et renouvelable.
La motivation
La motivation c'est l'émotion qui insuffle à l'organisme l'élan nécessaire pour
développer son potentiel et donner à la vie toute sa richesse.
Pour entreprendre, pour avancer, pour réaliser nos objectifs, pour persévérer
malgré les difficultés, nous avons besoin de la motivation.
Pour changer un comportement indésirable, on entend souvent qu’il suffit d’avoir
de la volonté. Mais la volonté tient de la raison et,seule, elle ne tient pas la
route.
Nous n’avons qu’à nous rappeler ce qu’il advient de toutes ces résolutions du
Nouvel An qui découlent d’une bonne volonté et que nous devons renouveler
régulièrement avec, le plus souvent, les mêmes résultats décevants.
Il serait tout à fait rationnel de ne pas fumer ou de mieux s'alimenter pour se
garder en bonne santé. Pourtant , combien essaient sans y parvenir?C'est qu'il y
manque la composante émotive, la motivation qui, elle, viendra renforcer le
changement désiré.
Sans une motivation assez forte, la meilleure volonté s'efface rapidement.
Une bonne résolution ne vient pas de la tête mais bien du cœur...
La communication dans le couple
La communication dans le couple revient souvent comme un problème dans le
couple.
On observe souvent le tableau classique: la femme manifeste plus facilement ses
émotions, tandis que l’homme est plus réservé à ce chapitre. Il arrive que nous
observions aussi l’inverse, une femme peu démonstrative à côté d’un grand émotif.
Ils vivent alors chacun une situation de frustration. Plusieurs façons d'aborder
la situation s'offrent au couple.
Il y a de nombreux ouvrages qui donnent des pistes de réponses. Il y a également
des sessions de groupe qui abordent ce problème. Certains couples choisiront de
consulter un psychologue.
En général, ces couples trouveront ainsi la solution adaptée à leur couple et
apprendront à améliorer leurs relations. Il y a pourtant des cas où ces
démarches ne donnent pas les résultats espérés.
Si l'un des conjoints est alexithymique à différents degrés, ces démarches sont
sans résultat.
Il ne refuse pas ce qu'on lui propose mais il est incapable d''y donner suite.
Son comportement reste le même.
Pour lui, former un couple et fonder une famille, c’est obéir à la norme sociale.
Après, le quotidien s’installe et il s’y sent à l’aise; il ne ressent pas le
besoin de s’investir davantage.
Il est à l'aise dans l'échange d'informations mais la sphère de l'intimité lui
est étrangère.
Pourtant, l'intimité est ce qui fait la base essentielle du couple. Les échanges
entre conjoints sont toujours teintés d'émotion et d'affectivité.
Améliorer sa communication dans le couple c'est essentiellement améliorer ses
échanges affectifs.
Hélas, on ne peut apprendre l'intimité si on n'a pas, au départ, la fibre
émotive qui en fait l'essence.
Ça reste souvent un objet de frustration, de malentendus et de reproches qui
éventuellement conduiront à la rupture du couple.
Il manque l’étincelle de la chaleur humaine qui fait toute la différence.
La communication avec son enfant
L'écoute est à la base de toute bonne communication.
Les parents disent souvent de leur enfant: «il ne m’écoute pas.» Mais les
enfants diront aussi: «mes parents ne m’écoutent pas.»
Il est vrai que le temps disponible est une denrée rare pour les parents, mais
en prendre pour écouter son enfant doit être considéré comme un investissement.
Éduquer un enfant demande du temps et ce n’est jamais du temps perdu.
La communication s’avérera un outil précieux pour suivre le cheminement
émotionnel de l’enfant et s’assurer qu’il reste dans la bonne voie. Plus la
communication s’établit tôt, plus elle sera aisée et ira de soi. Quand se
présentera une difficulté devant laquelle il se sent impuissant – l’abus, le
dénigrement, les insultes, l’intimidation –, l’enfant aura le réflexe de s’en
ouvrir.
Tout peut être dit et écouté. Les émotions positives comme les négatives; la
colère et la frustration comme la joie et le plaisir. Il ne suffit pas de dire à
l'enfant :«contrôle-toi» s'il on ne lui a pas appris la manière d’exprimer ce
qu’il ressent et d’en trouver l’origine. Le fait de pouvoir l'exprimer calme
l’enfant et le rend disponible pour imaginer des solutions plus acceptables
socialement.
Nous écoutons plus facilement l’enfant qui se manifeste bruyamment. Et c'est
vrai que la colère et le mauvais comportement sont souvent des appels à l’aide,
des appels de détresse qui disent «écoutez-moi!»
Il ne faut pas non plus négliger celui qui se réfugie dans le silence. Ce n’est
pas parce que «nous ne l’entendons pas» que tout va pour le mieux. Ce peut aussi
bien être un indice que quelque chose ne va pas. À lui aussi il faut donner la
parole.
Quand nous écoutons un enfant, il apprend à s’écouter lui-même, à écouter ce qui
se passe en lui, à développer son monde intérieur, à faire de la place aux
sentiments plus subtils qui remplaceront graduellement les gros accès
intempestifs. Il développe sa compétence émotive.
La sécurité affective de l'enfant
La sécurité affective fait partie des besoins essentiels du jeune enfant.
Au départ, le bébé est complètement dépendant de son parent pour lui prodiguer
l’affection qui lui est nécessaire, les soins qu'il réclame et les gestes qui le
rassurent. S’il en est privé, il risque de dépérir ou de présenter des problèmes
sérieux de comportement.
Ne pas hésiter à prendre un bébé qui pleure car il manifeste ainsi un besoin qui
demande à être satisfait. Ce n'est pas un caprice mais un besoin d'être rassuré
par notre présence, par notre voix, par nos gestes d'affection. Son sourire et
le gazouillis de sa réponse nous manifeste son bien-être retrouvé!
Laisser le temps à l’enfant de se développer à son rythme; ne rien forcer,
respecter sa personnalité. Par exemple, il n'y a pas de date fixe où l'enfant
doit laisser le biberon. Même s'il a cinq ans, un enfant qui réclame biberon à
l'occasion, n'est pas un handicapé pour autant. Éviter de le comparer aux autres
«qui ont l'air tellement plus avancés...»
La sécurité affective demande de la stabilité dans les soins et dans la séquence
des événements journaliers; des heures régulières, des personnes fiables, des
lieux rassurants, un environnement connu. Une routine de vie est rassurante pour
lui.
Bien choisir les personnes et le milieu qui prendra la relève des parents pour
s’occuper d’un tout-petit; préférer le milieu chaleureux à celui qui met
l'accent sur le développement précoce des habiletés intellectuelles. Un milieu
normal fournit à l’enfant tout ce qui lui est nécessaire pour stimuler son
développement physique et cognitif. Il n’y a pas lieu de s’en préoccuper
exagérément.
La sécurité signifie aussi qu’on laisse un enfant régresser parfois, « faire le
bébé » pour se donner le temps d’apprivoiser une nouvelle étape de son
développement.
La sécurité affective, acquise au départ, lui assure un développement émotionnel
essentiel à son équilibre et à son bien-être!
Pourquoi la culpabilité?
Trop de mères endossent le poids de la culpabilité en même temps qu’elles
accouchent.
Elles devraient tout connaître, savoir tout faire pour le bien de l’enfant,
posséder toutes les informations existantes sur l’éducation, la santé, le couple
et les relations familiales. Elles n’ont jamais assez de temps, ne sont pas
assez disponibles.
Elles ont toujours peur que leur enfant manque de quelque chose. Il a quinze ans
et elles le suivent à la trace pour s’assurer de régler les problèmes qui
pourraient éventuellement se présenter sur son chemin. Pour s’acquitter à sa
place des tâches qui l’ennuient!
Pourtant l'enfant peut très bien apprendre à se débrouiller seul. Mais il a
besoin qu'on le laisse faire. Il peut très bien survivre à une absence de sa
mère qui se permet une soirée à elle. Il sera plutôt ravi d’échapper à une
présence parfois accaparante.
Les mères ont à apprendre à refuser la culpabilité. Celle qui leur vient
d’elle-même et celle qu’on est parfois tenté de leur attribuer pour tous les
problèmes que rencontrent les enfants. Elles ont également à savoir que l'erreur
est normale et arrive régulièrement à tout le monde.
Il est tellement plus simple d’admettre qu’on se trompe, qu’on s’est trompé et
qu’on se trompera encore: avoir l’humilité d’un tel aveu enlève bien du stress
inutile. Assumer la réalité de la vie…
Sans compter que la culpabilité comporte une part de narcissisme. Elle amène à
chercher des causes dans sa petite personne...sans les trouver, bien sûr. Se
perdre dans des introspections sur sa personne est tout à fait stérile. C'est
une façon de garder l'attention sur soi et éloigne de l'action à imaginer et à
poser pour s'orienter vers des solutions.
Il faut par contre assumer pleinement sa responsabilité dans l'éducation des
enfants. La responsabilité engage et fortement. Mais la culpabilité est inutile
et stérilisante.
Une mère responsable, oui, une mère coupable à éviter.
Se souvenir que l'enfant s'accommode très bien d’une mère «ordinaire»!
Être père
La présence du père est essentielle au développement de l’enfant. On ne peut que
se réjouir de l'émergence de ces nouveaux pères qui trouvent naturel de
s'investir activement auprès de leurs enfants. Ils goûtent à la joie de voir
leurs bébés sourire, gazouiller, dire leurs premiers mots faire leurs premiers
pas, composer leurs premières phrases.
Ce nouveau père change les couches, donne le biberon, s’occupe des devoirs, va
chez le dentiste avec son enfant, règle les sorties de son ado, console quand
c’est nécessaire et impose son autorité quand il le faut. D’ailleurs, on observe
que les pères qui s’impliquent tôt auprès de leurs enfants se montrent plus
responsables envers eux et sont moins enclins à les laisser tomber dans les cas
de divorce. Ils découvrent la richesse des liens affectifs qui s’établissent
avec leurs poupons et apprécient le bien qu’ils en retirent pour eux-mêmes.
Ce père, que l’on a trop longtemps cantonné dans la sphère rationnelle et limité
à un rôle de pourvoyeur, peut maintenant puiser dans son monde affectif et
donner libre cours à ses émotions et à ses sentiments. La mère n’a plus le
monopole de la vie émotionnelle de son enfant: l’enfant a besoin du modèle
paternel de gérer ce monde particulier.
De son côté, la mère doit, renoncer à la toute-puissance longtemps rattachée à
la fonction maternelle. Elle a appris à partager les responsabilités financières
du foyer, elle peut maintenant laisser au père les responsabilités affectives
qui sont les siennes.
Ce père peut remplir les mêmes fonctions que la mère, mais c’est un homme et il
agit comme tel.
Un homme n’est jamais si grand
que lorsqu’il est à genoux pour aider un enfant.
Pythagore
Le bonheur dans le travail?
On entend souvent que notre vraie valeur se trouve ou devrait se trouver
ailleurs que dans le travail. Bien sûr, nous nous définissons par nos qualités
morales, par nos talents artistiques ou sportifs, par notre engagement social,
par les loisirs qui occupent nos temps libres. Seulement, il faut admettre que
le travail exprime dans une large part qui nous sommes.
Pourquoi demandons-nous spontanément à quelqu’un que nous rencontrons: «Que
faites-vous dans la vie?» Sa réponse nous permet de le situer et nous
renseignent sur ses intérêts personnels et sur les valeurs qui l'habitent.
Nous ne pouvons ignorer l’importance d’une activité qui compte tellement
d’heures dans une vie. D’autant plus que les années consacrées au travail
s’allongent à mesure que la durée de la vie tend à se prolonger. Et que vieillir
en santé n’est pas une utopie.Beaucoup diront que le travail entretient le goût
de se sentir utile le plus longtemps possible.
Nous sentir encore utiles dans une activité qui nous donne satisfaction
contribue largement à entretenir notre bonne santé émotionnelle.
Nous pouvons maintenant varier nos expériences de travail. Nous n’avons plus à
attendre impatiemment la retraite pour nous débarrasser d’un travail qui ne nous
intéresse plus. Nous nous accordons maintenant le loisir d’explorer d’autres
champs d’activité. Même le concept de retraite a évolué. Il n’a plus ce sens
d’arrêt de toute activité professionnelle. Il répond plutôt au besoin de
quelqu’un qui choisit d’être maître de son agenda en se libérant d’un quotidien
contraignant.
Nous pouvons même nous demander s’il est encore approprié de demander à
quelqu’un quand il prendra sa retraite, alors que nous voyons de plus en plus de
personnes de 75 ans et plus qui sont toujours actives.
Le bonheur est dans le travail? Pourquoi pas...
L'estime de soi chez l’adulte
Beaucoup se plaignent de leur manque d’estime d’eux-mêmes et de leur manque de
confiance en eux. L'éducation reçue influence le développement de notre
confiance en nous.
Il est facile alors de repérer dans notre enfance les manques dont nous avons
souffert: ce peut être le peu d’encouragement reçu ou le peu de liberté laissé à
notre initiative. Il y a aussi les jugements sévères, les remarques
malveillantes ou négatives qui entraînent la peur de se tromper qui freinent les
élans et qui nuisent au développement de l'estime de soi. Si on nous répète de
toutes les façons que nous ne valons rien, nous finissons par le croire et nous
nous effaçons.
Nous sommes alors devenus victimes du regard des autres pour dire qui nous
sommes. Nous recherchons leur jugement pour connaître notre valeur, leur avis
pour décider de nos actions. Nous recherchons le prêt-à-penser, nous suivons le
courant et nous en changeons quand le vent tourne. Nous consommons selon les
tendances, sans discernement. Nous nous définissons par des possessions qui ne
reflètent pas notre identité propre.
Nous en venons à tolérer des choses inacceptables, comme si nous ne méritions
pas mieux. Nous sommes dépendants d’un plus fort qui sait commander. Et nous
attirons justement des gens qui vont profiter de cette faiblesse.
Comment s'en sortir?
Renforcer son estime de soi comme adulte est possible. C'est une démarche qui
consiste à retrouver son pouvoir et qui demande de l'investissement personnel et
le temps nécessaire. Et c’est dans l’agir et dans la réussite d’objectifs
concrets que réside la solution. Il faut se fixer des buts réalistes et
réalisables. On ne s’attaque pas à l’Everest avant d’avoir d’abord escaladé des
montagnes moins ardues.
Une réussite, même modeste, contribue à développer notre assurance, à goûter à
la fierté de nous améliorer. Elle nous donne la motivation nécessaire pour
envisager un nouveau défi et pour se sentir capable d'un nouveau dépassement.
« Un jour et une marche à la fois », telle sera notre devise. Si on veut aller
trop vite l'ampleur de la tâche à réaliser donnera plutôt le goût de fuir ou
d'abandonner à la première frustration. Personne n’a envie de courir à l’échec.
Se bâtir un ego solide comme adulte, c'est une conquête personnelle qui vaut
largement les efforts fournis.
Il y a pire que de ne pas réussir,
il y a ne pas essayer.
Proverbe chinois
L'estime de soi de l'enfant
Pour bâtir son estime de soi, l’enfant a d'abord de sécurité matérielle et
affective. Sa seule présence au monde justifie l’intérêt et l’amour que ses
parents lui portent. Il n’a pas à sentir qu’il doit mériter les soins dont on
l’entoure. L’enfant à qui on accorde du temps et de l'attention reçoit le
message qu’il est important, qu’il est digne d’estime.
L'enfant a aussi besoin de se prouver qu'il est important. Il recherche les
renforcements positifs, la confirmation qu'il est capable, qu'on l’apprécie,
qu’on le trouve bon.
L’estime de soi se bâtit sur la réussite et sur le succès. Des remarques
positives qui soulignent ses réussites renforcent la confiance de l’enfant dans
ses moyens et lui donnent l’assurance dont il a besoin pour continuer à
développer son potentiel.
Les occasions d’encourager l’ enfant ne manquent pas: une victoire sportive, un
examen réussi, un comportement adéquat, un service rendu, autant de situations
qui se prêtent aux compliments qui fortifient l’estime de soi.
Le succès appelle le succès.
L’enfant qui accumule les échecs scolaires perd l’intérêt, puis la motivation et
finit par abandonner l’école à la première occasion. Il préfère ne pas essayer
tant la peur de l’échec le paralyse. Il aime faire croire que ça ne l’intéresse
pas, qu’il est au-dessus de ça, il se moquera de ceux qui ont du succès. Il
devient incapable d’effort, il ne s’intéresse qu’à ce qui est facile pour lui.
Il passera plus de temps à jouer parce que le jeu lui procure un sentiment de
réussite.
Pour l’enfant qui éprouve des difficultés trop grandes, une aide appropriée peut
être indispensable pour l'aider à retrouver son intérêt et le maintenir en éveil.
Il pourra ainsi se donner une attitude gagnante et positive, la base de la
réussite personnelle.
Être parents, un engagement
Être parent, c’est un engagement, une grande responsabilité. C’est porter à son
agenda un projet exigeant, accaparant et qui dure longtemps. Une œuvre de
générosité. Tout donner, espérer beaucoup, ne rien imposer, et ne rien attendre.
A travers les unions qui se défont et se recomposent, l’enfant reste celui qui
rappelle aux deux parents qu’ils n’ont pas le droit de fermer son dossier, de
l’oublier sur une tablette…! Ils ont l’obligation de mener à bon port l’être
qu’ils ont mis au monde.
S’engager, même avec tout son cœur, ne signifie nullement être infaillible. Il
faut accepter de se tromper. Se tromper sans culpabiliser. Se déculpabiliser
sans se déresponsabiliser. La culpabilité est impuissante, la responsabilité
cherche la bonne solution. La culpabilité est narcissique, je me sens mal, je me
préoccupe de moi. L’engagement se tourne toujours vers l’enfant.
On remplit son rôle de parent avec ce qu’on est, son intelligence, son cœur, son
expérience, ses connaissances et ses limites. On n’endosse pas du jour au
lendemain un uniforme qui nous rend subitement compétent. On peut viser d’être
des parents tout simplement « corrects »!
Ce qu'on veut réussir avec ses enfants? Qu'ils soient heureux en étant autonomes,
responsables, qu'ils aient en mains tous les outils pour se bâtir un destin à
leur mesure.
L'éducation d’un enfant n'est pas une science exacte! C’est une grande aventure
qui comporte sa part de risques et aussi de gratifications!
Les défis quotidiens des parents
Combler les désirs de son enfant sans le gâter…
Être présent sans être accaparant…
Lui rendre la vie facile tout en le préparant à se battre…
Le protéger tout en le laissant faire ses erreurs…
Lui faire confiance tout en gardant les yeux bien ouverts…
Lui consacrer beaucoup de temps et garder pour soi une vie personnelle…
Être souple sans se laisser manipuler…
Garder un esprit sain dans un monde de fou…
Lui préparer un avenir… imprévisible…
L’encadrer sans le brimer…
Laisser de la liberté sans tout permettre…
Le combler sans le « gâter »…
Être « cool » et bien le comprendre sans être « copain »…
Être constant et cohérent tout en étant souple dans ses exigences…
Tout désirer pour son enfant et ne rien attendre...
Bonne réflexion...
La discipline, difficile mais
nécessaire
La discipline doit s’installer très tôt pour faire partie du cadre familier de
l'enfant.Une routine bien intégrée et des attentes prévisibles facilitent la
conduite quotidienne de l’enfant.
La discipline définit son espace de liberté où il peut exercer un certain
contrôle et qu’il peut élargir à mesure que son autonomie et sa discipline
personnelle se développent.
Il vaut mieux avoir peu de règles et que les parents soient à l’aise pour les
faire appliquer. Ajuster en quelque sorte les besoins de chacun pour se rendre
la vie agréable!
Pour être efficaces, les règles de conduite doivent répondre à certains critères
d’efficacité.
-La clarté
Une règle doit être annoncée à l’avance et non édictée au moment où l’enfant
l’enfreint : je ne peux lui reprocher d’arriver en retard si on n’a pas fixé
l’heure du repas.Il est normal de répéter la règle autant de fois qu'il est
nécessaire et toujours clairement.
-La constance
Il peut paraître facile d'instaurer une discipline, mais le plus important et le
plus difficile est de tenir, tenir malgré les pleurs et les cris, tenir malgré
les beaux sourires et les belles promesses. Même si l’enfant rouspète, il est
plus confortable dans la fidélité à la règle, parce que c’est ce qui était prévu
et qu’il reconnaît l’autorité du parent responsable. Persévérer malgré
l’impression d’être peut-être trop sévère aux yeux des autres parents qui, eux,
ont la permission facile.
-La cohérence
La cohérence implique qu’il n’y a pas contradiction dans les messages,que
l’enfant ne vit pas de changements capricieux dans les règles du jeu. Faire des
menaces en l’air sans donner suite relève de l’incohérence. Ce comportement sème
la confusion chez l’enfant. L’enfant est intelligent, il sait négliger les
menaces qui ne sont pas sérieuses!
La cohérence exige que les actes soient en accord avec le discours; si on vante
les mérites de l’effort mais qu’on fait tout pour rendre toutes choses faciles à
son enfant, l’ enfant retiendra le message : les actes lui parlent plus que les
paroles, surtout si ce sont des sermons.
Quelques réflexions au jour le jour…
La première règle pour les parents c’est de se mettre à la place des enfants.
Quand c’est le temps d’appliquer la règle, ce n’est plus le temps d’en discuter
le bien-fondé. Limiter les exigences, c'est aussi limiter les affrontements.
Quelques pensées tirées de mon
livre :
Les enfants sont tous des anges…avant que les parents interviennent.
Les enfants s’adaptent à beaucoup de choses, même à des parents imparfaits!
On n’aime jamais « trop » un enfant, on l’aime souvent « mal ».
Pourquoi les parents ont-ils tellement peur de perdre ce qui leur est pourtant
acquis envers et contre tout…l’amour de leur enfant!
Les limites que l’on impose aux enfants ne les briment pas, elles les sécurisent.
Dans un monde en ébullition, les enfants ont besoin d’un havre de paix, leur
milieu familial.
Les enfants d'aujourd'hui
Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité
et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.
Socrate (400ans av.J-C.)
Savoir se respecter
On ne sait pas toujours défendre notre intimité.
Nous laissons facilement les autres envahir notre vie. Ainsi, devant une
décision à prendre on demande conseil à des amis. Sans le vouloir, on leur ouvre
ainsi une porte et ils en profitent pour se mêler de tous les aspects de notre
vie et pas toujours pour notre meilleur intérêt.
On rencontre aussi des personnes qui nous croient obligés à leur égard et qui
prennent pour acquise notre disponibilité, que ça nous convienne ou non.
Protéger notre bulle et apprendre à dire non, à poser ses limites. C’est la base
d’une vie autonome et responsable.
Si nous avons besoin de conseil, choisir la bonne personne. Se respecter c’est
d’abord se faire confiance. On peut se tromper Dans notre désir de perfection,
il est facile de tomber dans la culpabilité mais les erreurs sont là pour nous
aider.
Si l’on n’est pas indulgent et bienveillant envers soi-même, on sera toujours en
manque d’estime de soi.
Pour alimenter sa confiance en soi, il peut être utile parfois de s’imposer un
bilan positif de nos accomplissements. Nous garderons ainsi la motivation dans
la poursuite de nos projets.
Bonne réflexion…
Quand le stress nous guette...
Le stress s’installe quand l’équilibre est rompu e entre les exigences d’une
situation et notre capacité d’adaptation. Quand nous ne sommes plus en contrôle
de notre vie. Si le stress persiste, c’est la maladie physique ou mentale qui
s’installe.
Ce qui signifie que chacun doit bien se connaître pour dépister les agents
stressants qui lui sont propres, pour les éviter et pour maintenir une vie
personnelle saine. Ces agents stressants peuvent se rapporter au style de vie, à
l’environnement, aux conditions de travail, à la vie familiale ou aux relations
sociales.
Renoncer à tout contrôler est un bon moyen de garder l’équilibre, car le besoin
de tout contrôler est un facteur de stress. Il est bon de garder son pouvoir
personnel et de laisser aux autres la responsabilité de leur vie.
Par ailleurs, faire un bilan régulier nous aide à revoir nos objectifs et à
examiner la pertinence de nos priorités. Quand nous avons trop d’échéances à
respecter en même temps, nous ouvrons la porte à la panique et au stress. Nous
pouvons alors demander conseil à quelqu’un qui portera un œil nouveau sur la
situation et nous nous éviterons de rester dans l’insécurité.
Il importe également de ne pas nous prendre au sérieux ni de tout prendre au
sérieux. Nous pouvons commencer par nous exercer à laisser passer des remarques
ou des insultes sans les prendre à notre compte. Nous en offusquer ou en être
blessés, c’est accorder beaucoup d’importance à quelqu’un qui est loin d’en
avoir.
Enfin, évitons de dramatiser des événements qui n’en valent pas la peine. Un
retard au travail, un compte qui arrive, un lavabo qui coule et de la tôle
froissée ne sont pas des événements catastrophiques. Il faut se demander si
c’est vraiment la fin du monde. « Il ne faut pas pleurer sur du lait qui déborde
», diraient nos grand-mères.
Et vous?
Bien vivre au jour le jour
La vie n’est pas une course à gagner. Pourquoi ne pas redécouvrir le rythme
humain, la lenteur naturelle? Un rythme qui permet de suivre le déroulement des
saisons et la vie de la nature, de prendre le temps d’apprécier les bons
moments.
Le repos est important et une fin de semaine qui n’est pas remplie d’activités
et de sorties, c’est du temps retrouvé et non du temps perdu. Un bon repas se
savoure, il ne s’engloutit pas. La détente dans le calme est bénéfique, le temps
passé avec les siens est précieux.
Quand le stress nous menace, une mise au repos des activités cérébrales s’impose.
Comment y arriver. Dans le calme et le silence, dans l’abandon.
La méditation est un moyen de pratiquer cet abandon sans qu’il soit nécessaire
d’y consacrer beaucoup de temps. La méditation n’abolit pas l’émotion mais la
pensée galopante du cerveau toujours en quête de performance. Elle permet de
laisser l’inconscient utiliser toutes les ressources que l’agitation nous bloque.
La méditation agit en désencombrant le cerveau pour créer l’espace où peuvent se
tracer des avenues nouvelles.
Nous vivons dans un monde de sollicitations continuelles. Si nous voulons garder
notre santé mentale et physique, il nous faut un espace où se retrouver au jour
le jour.
Une histoire soufie
Très jeune, sur la Voie, je n’avais qu’une seule prière : « Mon Dieu, aidez-moi
à changer le monde, ce monde insoutenable, invivable, cruel et injuste », et je
me suis battu comme un lion. Après des années et des années, peu de choses
avaient changé. Je n’avais ensuite qu’une prière : « Mon Dieu, aidez-moi à
changer ma femme, mes enfants et ma famille. » Et je me suis battu comme un lion
des années et des années. Aujourd’hui, je suis un vieil homme et je n’ai guère
qu’une prière : « Mon Dieu, aidez-moi à me changer! » Et voilà que tout change
autour de moi.
L’émotion n’est pas que dans les larmes...
L’expression des émotions varie beaucoup selon la personnalité de chacun.
La qualité ou l’intensité de l’émotion est très subjective et intérieure.
Il y en a qui sont plus discrets et qui n’aime pas nécessairement étaler leurs
états d’âme. D’autres ont l’émotion à fleur de peau et l’exprime de façon
intempestive.
Il ne faut pas confondre les grandes démonstrations avec l’authenticité de
l’émotion ressentie.
L’émotion n’est pas nécessairement dans les mots. Il y a beaucoup de « je t’aime
» qui sortent du bout des lèvres et qui n’engagent pas tellement la personne qui
en abuse.
C’est parfois la main tendue au bon moment qui exprime un sentiment véritable.
L’essentiel, c’est de se respecter et de respecter l’autre dans l’expression de
sa sensibilité.
L’égo, ce mal aimé...
L’égo est le plus souvent perçu comme haïssable. Il faudrait s’en libérer pour
être une meilleure personne.
Je vous donne sur le sujet l’avis du dalaï-lama à qui tout le monde reconnaît un
jugement indiscutable:
"L’égo est une expression du moi qui correspond à un sentiment fort qui est de
l’ordre du je peux faire ou je dois faire, je dois prendre cette responsabilité.
Ce sentiment de soi est très nécessaire. C’est la base de la détermination
humaine, du courage. Perdre l’égo, le sentiment de soi-même, c’est provoquer le
découragement, le doute et la haine de soi. Ce qui doit prévaloir, c’est que
l’égo diminue le sens négatif de soi."
Ce texte m’a inspirée et j’en ai fait l’objet d’un chapitre dans mon livre sur
les émotions.
Bonne réflexion
La colère, une émotion à contrôler?
On voit souvent les émotions comme des faiblesses.
Ainsi en est-il de la colère qui nous semble uniquement une perte de contrôle.
Il faudrait plutôt la regarder comme une énergie mal dirigée, qui fonctionne à
vide.
Si on l'investit dans une action utile, elle servira à corriger ou à améliorer
une situation qui ne nous convient pas.
On l'exploite alors pour notre mieux-être.
Il n'y a pas d'émotions négatives, il y en a qui sont souvent gaspillées parce
qu'on ne les utilise à leur valeur.
Savoir reconnaître et apprivoiser nos émotions...
Quand les émotions se taisent...
Ce titre définit un handicap émotionnel qui porte un nom bizarre : l’alexithymie.
Voici quelques indices que l’on peut observer chez les personnes qui en sont
affligées :
-Sont incapables de bien identifier les émotions qu’elles ressentent et de les
exprimer adéquatement;
-Ont de la difficulté à communiquer et à se faire de véritables amis;
-Ne manifestent pas d’empathie, ne peuvent identifier les émotions chez les
autres car ils ne possèdent pas les repères pour déchiffrer le message;
-En couple, ont de la difficulté avec l’intimité, la relation affective;
-Les manifestations de sentiments sont autant de choses qui étrangères à leur
code de conduite.
-Sont intarissables dans leur discours, mais l’émotion y est absente;
Chez les jeunes, elles posent beaucoup de problèmes de comportements sur
lesquels je reviendrai.
À bientôt
Une belle réflexion sur les émotions
"Les mouvements des êtres,
l'agitation des âmes
Se tordent à l'infini et fémissent
à l'envi,
Mais il n'est pas un homme, celui
qui les condamne
Car ce flux porte un nom et
ce nom, c'est la vie..."
Fred Vargas
La violence chez les jeunes
On s'inquiète d’une montée de comportements violents qui se manifestent à
l’école, dans la rue et dans les réseaux sociaux.
La violence est un élément majeur dans beaucoup des jeux vidéo ou des films
préférés des jeunes. Les actes violents y sont banalisés.
Les jeunes recherchent cette forme d'émotion qui est de la sensation brute.
Mais,avec l'usage, leur sensibilité risque de s'émousser. Comment pourraient-ils
apprécier la beauté d’un paysage, le parfum des fleurs ou le chant des oiseaux.
Leur capacité d’empathie diminue. Ils deviennent insensibles aux émotions des
autres, à la peine qu’ils peuvent leur causer.
Ils risquent de devenir des handicapés émotionnels.
Dans mon livre sur les émotions,j’ai consacré un chapitre au développement
émotionnel des enfants et je pense qu’il est particulièrement d’actualité.
Bonne lecture!
Pourquoi parler des émotions?
Pour se défaire des clichés qui faussent notre perception du monde des émotions;
parce qu’elles sont essentielles à notre bien-être;
parce qu’elles accompagnent nos comportements de tous les jours;
parce qu’elles nous rendent plus intelligents;
parce qu’elles nous font prendre les bonnes décisions;
parce qu’elles donnent la motivation pour réaliser nos projets;
parce qu’elles assurent une bonne communication dans le couple;
Parce qu’elles façonnent le développement de nos enfants;
parce que le handicap émotionnel nuit à l’équilibre psychologique;
Autant de sujets que je soumets à votre réflexion et à vos commentaires…
Qu’en pensez-vous?
Les conditions qui font les bons parents
Le bien-être de nos enfants est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.
Je constate que les parents, même lorsqu’ils veillent avec compétence au
développement de leur enfant, se posent des questions sur leurs façons de faire
et conservent des doutes sur le bien-fondé de leurs actions.
Dans cet esprit, on a fait des recherches tant auprès d’experts que de parents
ayant réussi leur rôle de parents. Les résultats de cette étude ont permis de
dégager ce que l’on retrouve toujours chez les parents qui ont réussi cette
tâche primordiale et merveilleuse.
On peut ainsi dégager 10 compétences parentales essentielles pour réussir
l’éducation de son enfant.
1- L’amour, l’affection : l’enfant ne reçoit jamais trop d’amour de son père et
de sa mère; lui manifester par des gestes concrets et lui réserver du temps
spécifique.
2- Un bon contrôle du stress : cet item a pris plus d’importance que ne le
prévoyaient les spécialistes de l’enfance; des routines qui ponctuent la vie
quotidienne permettent d’éviter le stress; une attitude positive permet de
rester en contrôle devant les événements.
3- L’habileté dans le maintien de bonnes relations avec son conjoint et avec les
autres;
4- Se montrer autonome et encourager cette attitude chez son enfant.
5- Traiter son enfant avec respect pour le guider dans l’apprentissage d’une
bonne éducation.
6- Renforcer les bons comportements de l’enfant en lui signalant ses bons coups
et en soulignant ses initiatives heureuses.
7- Procurer à l’enfant un encadrement adéquat : des règles de conduite claires
et des conséquences prévisibles pour ses comportements inappropriés.
8- Manifester de la cohérence dans l’application de la discipline au quotidien.
9- favoriser des habitudes de vie saine qui assurent la bonne santé.
10- Développer des valeurs familiales qui favorisent la cohésion du nœud
familial.
Bonne réflexion…et à bientôt.